Le personnage de FAUST

Faust a étudié toutes les sciences pour assouvir son ardent désir de savoir, mais en vain. Il se consacre alors à la magie, dans l'espoir de pénétrer le mystère des choses, mais il aboutit au même résultat. Vaincu par le désespoir, il veut mettre fin à ses jours, lorsque, dans la clarté sereine d’un matin d’avril, jaillit et se répand dans l’air un doux tintement de cloches. C'est le jour de Pâques : Christ est ressuscité et Faust repense au bonheur innocent de sa lointaine enfance. 

FAUST. Protagoniste de divers ouvrages dramatiques, lesquels, au cours de plusieurs

siècles, ont repris, en la suivant plus ou moins

fidèlement, la légende d’un célébré magicien allemand qui vendit son âme au Diable. Faust, que Mélanchthon appela « turpissimus nebulo mquinatissimae vitae », est cependant un personnage qui a réellement existé. Né aux environs de 1480, il étudia probablement à Cracovie les sciences magiques ; bientôt, il se fit beaucoup de bruit au sujet de ses qualités de thaumaturge, que l’on exagérait, et qui lui attiraient une foule de gens crédules quand il passait dans les villes et les villages d’Allemagne, de Hollande, et même, croit-on, de Suisse et d’Italie. A une époque où la foi en la magie régnait souverainement, la légende s’empara bientôt de sa vie aventureuse et de ses exploits miraculeux, légende alimentée au xvie s., par les luttes religieuses entre catholiques et luthériens, qui se rejetèrent les uns sur les autres la faute d’avoir corrompu l’âme de Faust. En 1587 fut publiée à Francfort-sur-le-Main l'Histoire du docteur Johann Faust... ou Livre de Faust, œuvre d’un luthérien anonyme, où apparaît déjà le thème du pacte avec le Diable, suivi d’une tentative de conversion, puis d’un solennel avertissement «ad studiosos », et enfin, à l’échéance du pacte, de la fin tragique du personnage condamné aux peines de l’enfer. Vers la fin du xvie s., la légende de Faust est déjà connue également en Angleterre, où, au début du siècle suivant, Marlowe compose sa Tragique histoire du docteur Faust (1601). Dans cette œuvre, la