Peut-on ne pas être soi-même ?
Publié le 02/11/2014
Extrait du document
«
« Cogito ergo sum » déduit l'existence par la pensée.
Puisque Descartes doute, il pense donc il est.
Le fait d'en
douter plutôt que de l'ébranler, renforce en effet la vérité de la proposition.
Pour que le doute soit possible, il
faut que quelqu'un le fasse : le doute suppose la pensée qui suppose à son tour un sujet qui la pense.
La
pensée est ce qui constitue l'être même du sujet : le cogito m'apprend que je suis une nature purement
spirituelle et que mon corps comme tel n'entre pas dans la composition de ce que je suis essentiellement.
Donc
même si des personnes me ressemblent par l'aspect physique, je suis toujours unique par ma conscience.
De
ce fait, Locke dans essai sur l'entendement humain, imagine qu'en deux corps s'alternent les deux
consciences, l'une le jour, l'autre la nuit.
Il met alors en avant le fait que le soi n'est pas déterminé par le corps
ni par l'identité mais par la conscience.
« Ainsi le soi n'est pas déterminé par l'identité ou la différence de
substance - ce dont-il peut être sûr - mais seulement par l'identité de conscience. »
Grâce au doute cartésien, je peux douter de tout sauf de ce moi qui pense et qui est certain de lui-même,
notamment avec le doute de méthode, le doute hyperbolique (s'il y a une seule raison de douter alors c'est faux,
aucun degré entre vrai et faux n'est possible), le doute universel (tout les objets) et le doute radical (examine le
principe des choses et non les choses elles-même).
Je sais que je suis et ce que je suis car j'ai la connaissance
immédiate de mes états et de mes actes.
Si le « je » qui est, n'est pas le même que celui qui dit « je pense donc
je suis », alors cela n'aurait plus aucun sens.
Cette vérité ne serait que mensonge puisque « je » ne serai pas la
même personne que le « je » qui pense.
Il n'y aurait plus aucune signification nulle part, plus aucune certitude
vu que la vérité absolue serait démentie ainsi on ne pourrait même plus se fier à soi-même, ni même au monde
qui nous entoure puisque notre perception même en serait déformée...
C'est alors absurde de penser que je
suis un autre.
Comme si, par exemple, le « je » ayant commis un crime est différent du « je » qu 'on accuse du
crime.
En aucun cas, je ne peux pas dire que je n'étais pas responsable de mes propre actions, sauf s'il y a une
pathologie, car je suis un être pourvu de conscience.
C'est évident qu'on ne peut pas exister sans penser être soi-même.
A ce moment là, je n'aurais pas de
conscience de soi et ne serais qu'un animal n'ayant aucune réflexion comme objet, répondant qu'à l'instinct.
Mais le fait est que je suis un être humain, pensant, pleinement conscient et ayant une unité des
représentations.
Je me vois comme moi- même et j'ai conscience des images mentales que je perçois, je sais.
»
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