Plaisir à désirer
Publié le 18/04/2014
Extrait du document
«
Ep ia is W i l l i am T08S
d'une boule, qui roulait pour se déplacer.
Un jour, ces individus
partirent
à l'assaut du royaume des dieux.
Pour les punir, les dieux
d
écid èrent de les couper en deux.
Depuis ce jour, chaque moiti é
recherche l'autre d
ésesp érément ainsi de reconstituer l'unit é perdue.
Ce mythe illustre l'id
ée que tout d ésir serait une poursuite d ésesp érée
d'un id
éal. Le d ésir fait partie de l'origine et de l'essence des hommes
et meut chacun de leurs actes, il n’y a donc pas de plaisir apparent
à
d
ésirer.
En contradiction avec le plaisir recherch
é, le d ésir est source de
souffrance, l’homme est esclave de ses propres d
ésirs, il en na ît une
certaine passivit
é.
En effet, ce n’est pas un acte conscient et
raisonnable qui est choisi par l’individu concern
é, c’est donc une
ali
énation de la raison et une d épendance qui en r ésultent. La raison
devient alors « l’esclave des passions » (Hume). Elle n'a pas de force
propre : elle a toujours besoin qu’un d
ésir l’anime. Il se cr ée alors une
d
épendance, le plaisir de d ésirer n’y est pas et on peut le montrer
avec Eros dans Le Banquet incarnant le d
ésir amoureux comme un
mendiant mis
érable.
Il est contraint de se cacher, de mentir afin
d’approcher son d
ésir (l’ être aim é), il est totalement d épendant, est
inf
érieur à son d ésir.
Il n’y a donc aucune place pour le plaisir, le
d
ésir ne se contentant d’ être qu’une sorte de machine qui a un
nombre exponentiel de volont
és. Le plaisir y est exclu, m ême dans la
satisfaction d’un seul d
ésir, vite rattrap é par le manque des centaines
d’autres insatisfaits. Cette multiplicit
é et ce renouvellement infini des
d
ésirs reprennent la m étaphore de l’hydre, les t êtes repoussent d ès
qu’elles sont coup
ées.
Cela montre que le d ésir, en plus d’ être une
qu
ête sans plaisir, est une qu ête sans espoir. La vie d’un être de d ésir
est donc comme un pendule qui oscille entre la souffrance, et non le
plaisir (quand le d
ésir n’est pas satisfait) et l’ennui (quand le d ésir est
provisoirement satisfait).
« Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne
savoir pas demeurer au repos, dans une chambre. » Pens
ées , Pascal.
Le d
ésir est d éraisonnable et surdimensionn é par rapport aux
capacit
és, mais ne seraitce pas la un bon point ? C’est une vision de
l’ambition, si l’humanit
é n’avait pas des d ésirs insatiables et donc une
ambition infinie, auraiton accompli autant d’exploits humains, de
d
écouvertes scientifiques, d’explorations g éographiques ? De ces
d
ésirs, na ît donc l’ambition, mais aussi le plaisir à d ésirer, car cette
ambition repr
ésente une envie.
Malgr é le fait que les d ésirs soient
multiples, le plaisir de d
ésirer est toujours pr ésent, mais à une seule
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