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Plan et objectif de la Politique

Publié le 24/03/2015

Extrait du document

« Comme nos devanciers ont laissé sans investigations le domaine de l'institution des lois, il vaut beaucoup mieux sans doute que nous l'examinions, dans sa globalité, en traitant du régime, afin que la philosophie des choses humaines soit autant que possible menée à son terme. (a) Ainsi, tout d'abord, si quelque propos partiel et convenable a été tenu par nos prédécesseurs, tâchons de l'examiner ; (b) puis, guidé par l'ensemble de nos Constitutions, (c) tâchons de considérer comment sont préservées et détruites les cités, comment cela advient pour chacun des régimes, et quelles causes font qu'en tel endroit on a un gouvernement convenable, tandis qu'ailleurs on connaît la situation contraire. (d) Cela considéré, nous devrions être mieux à même d'englober dans une même vue les questions du régime le meilleur, du rang qui revient à chaque régime, des lois et des coutumes avec lesquelles il a partie liée. Allons-y «.

 

Éthique à Nicomaque, X, 10, 1181b 12-23 (notre traduction, de même que pour les extraits qui suivent de la Politique).

« Textes commentés 43 Cette dernière page de l'Éthique à Nicomaque annonce la Politique en en donnant le plan approximatif.

Le passage (a) paraît renvoyer au livre II ; (c) à l'ensemble IV-V-VI, peut-être précédé de III; (d) principalement à l'ensemble VII-VIII, et à la perspective qu'il dessine ; (b) fait référence à un travail d'enquête très important conduit par Aristote à propos des régimes dont il avait connaissance, les Constitutions ; aucune mention n'est faite de 1.

Il faut cependant en général se méfier des passages de transition entre des œuvres ou des livres, qui ont pu être ajoutés après coup, par Aristote ou même dans certains cas par quelqu'un d'autre.

Le § l indique une relation étroite entre éthique et politique, au sein d'une « philosophie des choses humaines », soit dans un domaine où la connaissance mise en œuvre en vue de l'action est particulièrement incertaine.

L'extrait n'indique pas clairement si la philosophie politique prolonge simplement l'éthique, ou si elle en est le couronnement; certains passages, comme E.N., I, 1, plaident en faveur d'une supériorité de la philosophie politique, mais tout ne va pas en ce sens.

C'est un trait général de la méthode philosophique d'Aristote que de tirer parti, en les critiquant, de ce qu'ont dit ses prédécesseurs, voire de les «récupérer».

La mise en cause des devanciers ici est peut-être injuste : Platon est l'auteur des Lois.

La Politique, quant à elle, va bien se présenter comme une étude des régimes.. »

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