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Schopenhauer & l'histoire

Publié le 14/10/2013

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schopenhauer

Schopenhauer

«Lhistoire est pour l'espèce humaine ce que la raison est pour l'individu. Grâce à sa raison, l'homme n'est pas renfermé comme l'animal dans les limites étroites du présent visible; il connaît encore le passé infiniment plus étendu, source du présent qui s'y rattache: c'est cette connaissance seule qui lui procure une intelligence plus nette du présent

et lui permet même de formuler des inductions pour l'avenir 1• r animal, au contraire, dont la connaissance sans réflexion est bornée à l'intuition, et par suite au présent, erre parmi les hommes, même une fois apprivoisé, ignorant, engourdi, stupide, désarmé et esclave. De même un peuple qui ne connaît pas sa propre histoire est borné au présent de la génération actuelle: il ne comprend ni sa nature, ni sa propre existence, dans l'impossibilité où il est de les rapporter à un passé qui les explique; il peut moins encore anticiper sur l'avenir. Seule l'histoire donne à un peuple une entière conscience de lui-même. L'histoire peut donc être regardée comme la conscience raisonnée de l'espèce humaine; elle est à l'humanité ce qu'est à l'individu la conscience soutenue par la raison, réfléchie et cohérente, dont le manque condamne l'animal à rester enfermé dans le champ étroit du présent intuitif.«

 

Questions

1. Dégagez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation

.

.,.. 2. a. Expliquez pourquoi l'animal est renfermé« dans les limites étroites

du présent visible« par opposition à l'homme.

b. Pourquoi l'histoire joue-t-elle, pour un peuple, le même rôle que la

«conscience soutenue par la raison« pour un individu?

3. Qu'est-ce que la connaissance de son passé apporte à un peuple?

schopenhauer

« 1 C 0 R R G É • Les clés du sujet PRÉSENTATION DU TEXTE ET ANALYSE DE SES ENJEUX ..,.

Schopenhauer (1788-1860) établit dans ce texte une analogie entre la connaissance historique et la raison.

Une analogie est une identité de rapport du type A/B = CID.

L'auteur affirme que l'histoire est à l'espèce humaine ce que la raison est à l'individu.

La raison est envisagée ici non pas comme la faculté du raisonnement en général mais plus spé­ cifiquement comme la capacité d'induction (inférence tirée de l'expé­ rience) de l'avenir à partir de la connaissance du passé.

Elle arrache l'homme à l'immédiateté de son existence et le projette soit dans un avenir plus ou moins lointain, soit dans un univers logique proprement atemporel .

..,.

L'histoire conduit-elle les hommes, comme le soutient ici l'auteur, à se tourner vers l'avenir? La connaissance du passé permet d'expliquer le présent.

Mais peut-elle aller jusqu'à se prolonger en prospective? C'est à cette question que l'on invitait, pour finir, le candidat à réfléchir.

•Corrigé (commentaire de texte) Question 1 La thèse de l'auteur est exposée dès la première phrase: l'histoire apporte à l'homme, envisagé collectivement, ce que la raison lui confère à l'échelle individuelle.

Dans un deuxième temps (jusqu'à « ...

désarmé et esclave»), la comparaison entre les conditions animale et humaine permet de déterminer le gain que représente la raison pour l'humanité.

Une seconde comparaison est développée dans la troisième partie (jusqu'à« ...

entière conscience de lui-même»), cette fois entre un peuple ignorant de son passé et un peuple qui en a connaissance: le rôle de la conscience historique est ainsi clairement mis en évidence.

Dans la dernière partie enfin, Schopenhauer réaffirme sa thèse, sur le mode d'une conclusion: «L'histoire peut donc être regardée comme la conscience raisonnée de l'espèce humaine.» ....

c:I a: a: 0 u L'HISTOIRE• SUJET Il 75. »

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