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et la banquise s’étendait encore loin du rivage.

Publié le 30/03/2014

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et la banquise s’étendait encore loin du rivage.

« Lorsque les Hommes de Neige aperçurent le navire, ils en conçurent étonnement et effroi, car de mémoire d’Homme, ils n’avaient vu un tel vaisseau sur la vague, mais ils s’étaient faits à présent moins hostiles, et sur leurs chariots à patins, ils transportèrent le Roi et ceux de son entourage qui avaient survécu, au large, tant qu’ils osèrent s’aventurer, de sorte qu’une chaloupe envoyée du navire put les recueillir.

« Mais les Hommes de Neige étaient inquiets, car, affirmaient-ils, ils humaient un danger dans le vent. Et le chef des Lossoth dit à Arvedui : « Ne monte pas à bord de ce monstre marin ! S’ils ont des vivres, qu’ils nous les fassent parvenir ainsi que d’autres provisions dont nous avons le besoin, et tu peux rester ici jusqu’à ce que le Roi-Sorcier s’en retourne. Car en été ses pouvoirs déclinent, mais en ce moment, mortel est son souffle, et bien long, son bras de glace. «

« Mais Arvedui ne suivit pas son conseil. Il le remercia et, en partant, lui fit don de son Anneau, disant : « Voici un objet plus précieux que tu ne le puis concevoir. Précieux par sa seule antiquité. Il ne détient aucun pouvoir sauf le haut prix que lui accordent ceux qui aiment ma Maison, il ne t’aidera en rien, mais si jamais la nécessité te poigne, en rançon de l’Anneau, les gens de ma parentèle te procureront toutes choses dont tu aurais le désir « (Et ainsi fut sauvé l’Anneau de la Maison d’Isildur, car il devait être racheté plus tard, à titre de rançon, par les Dúnedain. On dit que c’était ce même anneau que Felagund de Nargothrond donna à Barahir, et que Beren recouvra au péril de sa vie)

« Cependant, soit hasard, soit clairvoyance, le conseil des Lossoth était bon, car à peine le navire eut-il pris le large que du nord accourut une furieuse tempête avec des bourrasques de neige aveuglantes, et cette tempête chassa le navire de nouveau sur la banquise et repoussa les glaces contre ses flancs. Les marins de Cardan s’avouèrent eux-mêmes impuissants, et dans la nuit, les glaces écrasèrent la coque et le navire sombra. Ainsi périt Arvedui le Dernier roi, et avec lui les palantiri furent ensevelies en haute mer (Il s’agit, en l’occurrence, des Pierres d’Annùminas et d’Amen 531) La seule Pierre encore en place dans le Nord était celle qu’abritait la Tour d’Emyn Beraid, et elle était tournée vers le Golfe de la Lune. Cette Pierre-là était sous la garde des Elfes, et bien que nous n’en ayons rien su, elle resta là jusqu’à ce que Cerdan la plaçât à bord du navire d’Elrond lorsqu’il appareilla. Mais on dit qu’elle était différente des autres Pierres, et accordée à aucune d’entre Elles, car elle isionnait uniquement la Mer Immense. Elendil l’avait « pointée « de manière à voir « en droite ligne «, car il s’efforçait de distinguer Eressëa dans les brumes de l’Occident évanoui, mais la courbure des horizons marins dissimulait à jamais Númenor l’Engloutie). Et ce ne fut que longtemps après qu’on apprit des Hommes de Neige, le détail du naufrage de Forochel.

Les gens de la Comté survécurent, bien que la guerre ait ravagé leur pays et que la plupart d’entre eux se soient cachés. Ils envoyèrent au secours du Roi quelques archers qui ne devaient jamais revenir, et d’autres participèrent à la bataille où fut vaincu l’Angmar (bataille dont il est question plus loin, dans les Annales du Sud). S’ensuivit une période de paix durant laquelle les gens de la Comté se gouvernèrent eux-mêmes et prospérèrent. Ils choisirent un Thain pour remplacer le Roi, et s’en trouvèrent bien, cependant durant des années, ils espérèrent nombreux en le Retour du Roi. Un espoir qui devait se révéler vain et ne subsister que dans la formule «Au Retour du Roi«, utilisée à propos de quelque bien que l’on ne pouvait réaliser, ou de quelque mal auquel il n’y avait point de remède. Le premier Thain de la Comté fut un certain Bucca de la Main Marish dont les Oldbucks se disent les descendants. Il devint Thain en l’aga 379 de notre comput (1979).

Après Arvedui, le Royaume du Nord s’éteignit, car des Dúnedain, il n’en restait plus guère, et toutes les populations d’Eriador allaient diminuant. La lignée royale se perpétua cependant en la personne des Chefs Dúnedain, dont Aranarth, fils d’Arvedui, fut le premier. Arahael, son fils, fut élevé à Fondcombe, et de même tous les chefs après lui, et là furent aussi conservés en lieu sûr, les trésors de famille : l’Anneau de Barahir, les tronçons de Narsil, l’Étoile d’Elendil et le Sceptre d’Annûminas (Le sceptre, nous dit le Roi, était le principal emblème de la souveraineté à Númenor, et il en allait de même en Arnor, dont les Rois ne portaient pas de couronne, arborant, quant à eux, un unique joyau blanc, l’elendilmar, l’Étoile d’Elendil, fixé au front par une résille d’argent. Lorsqu’il parle d’une couronne, Bilbon songe très certainement au Gondor ; il semble avoir été fort au courant de tout ce qui concernait la lignée d’Aragorn. On prétend que le sceptre de Númenor sombra avec Ar-Pharazôn. Celui d’Annûminas était la baguette d’argent des Seigneurs d’Andùnië, et c’est aujourd’hui sans doute l’œuvre la plus ancienne façonnée de main d’Homme, à avoir été conservée en Terre du Milieu. Une œuvre qui était vieille déjà de cinq mille ans lorsque Elrond en fit don à Aragorn Livre VI, p.1036. Par sa forme, la couronne du Gondor rappelle le heaume du guerrier númenoréen. Et au début, c’était un simple heaume, celui, dit-on, que porta Isildur à la Bataille de Dagorlad (car le heaume d’Anàrion fut écrasé par les pierres qu’on lui jeta de Barad-dûr), et dont il mourut, lapidé. Mais sous le règne d’Atanatar Alcarin, on y substitua le heaume de pierreries qui figura au couronnement d’Aragorn)

« Lorsque le royaume périclita, les Dúnedain s’évanouirent dans l’ombre et devinrent un peuple furtif et errant, et de leurs exploits et de leurs travaux, presque plus rien ne fut chanté ou consigné. Aujourd’hui on ne se rappelle pas grand-chose de ce qu’il advint d’eux après le départ d’Elrond. Malgré les immondes créatures qui s’attaquèrent à l’Eriador, s’y infiltrant secrètement avant même que ne fût rompue la Paix Vigilante, les chefs Dúnedain vécurent pour la plupart jusqu’au terme de leur longue existence. Aragorn Ier dit-on, fut tué par des loups qui par la suite ne cessèrent de hanter le pays. Sous le règne d’Arahad Ier les Orques soudain révélèrent

 

leur présence, et bien des années plus tard, on devait apprendre qu’ils occupaient depuis longtemps, en secret, certains retranchements des Monts Brumeux, barrant tous les cols qui livraient passage en Eriador. En 2509, Celebrian, la femme d’Elrond, se rendit en pays Lórien par la porte de Rubicorne, lorsqu’elle tomba dans une embuscade tendue par les Orques qui s’emparèrent d’elle et l’emmenèrent captive, profitant de ce que la soudaineté de l’attaque avait éparpillé son escorte. Elladan et Elrohir se lancèrent à sa poursuite et la dérobèrent aux mains de ses ravisseurs, mais non point avant qu’elle eût subi maints sévices et reçu une blessure empoisonnée. Elle fut ramenée à Imladris et Elrond parvint à guérir son corps, mais elle n’en perdit pas moins toute joie en la Terre du Milieu et l’année suivante s’en alla aux Havres et passa Outre-Mer. Plus tard, sous le règne d’Arussuil, les Orques se multiplièrent à nouveau dans les Monts Brumeux, et commencèrent à ravager le pays, et les Dúnedain et les fils d’Elrond leur firent la guerre. C’est à cette époque qu’une horde importante, qui avait poussé à l’ouest jusqu’à la Comté, en fut chassée par Bandobras Touque (Prologue)

Il y eut quatorze Chefs avant que naquît le quinzième et dernier, Aragorn II, qui réunit à nouveau la couronne du Gondor et celle de l’Arnor. « Notre Roi, ainsi l’appelons-nous, et lorsqu’il se rend au nord, à

nnuminas où a été reconstruite sa haute demeure, et séjourne quelque temps au bord du Lac Evendim, alors tout le monde se réjouit dans la Comté. Mais dans ce pays même, il ne pénètre point, conformément à la loi qu’il a promulguée, à savoir qu’aucune Grande Personne n’est autorisée à franchir ses frontières. Mais souvent il chevauche avec des compagnons à mine avenante jusqu’au Grand Pont, et là il accueille ses amis et quiconque souhaite l’entretenir, et certains s’en retournent à cheval avec lui et restent en sa maison hôtes bienvenus à leur convenance. Thain Peregrïn y a été bien souvent, et aussi Maître Samsagace, le Maire. Sa fille, la belle Elanor, est l’une des filles d’honneur de la Reine Etoile du soir. «

Les membres de la Lignée du Nord s’étonnaient et se glorifiaient de ce que malgré le déclin de leur puissance et la décrue de leur peuple, au fil de ces générations nombreuses, le fils toujours avait succédé au père. Car bien que la longévité des Dúnedain ne cessât de diminuer en Terre du Milieu, cette décrue devait s’accuser au Gondor lorsque disparurent les Rois, au reste nombre des Grands Chefs du Nord vivaient encore deux fois plus longtemps qu’une vie d’Homme, et bien au-delà de l’espérance de vie allouée au plus chenu d’entre nous.

De fait Aragorn atteignit l’âge de cent quatre-vingt-dix-neuf ans soit un plus grand âge qu’aucun de sa lignée depuis le Roi Arvegil, mais en Aragorn Elessar s’était réincarnée la dignité éminente des Rois d’autrefois.

IV

LE GONDOR

ET LES HÉRITIERS D’ANÉIRION

Au Gondor, trente et un Rois succédèrent à Anârion tué devant la forteresse de Barad-dûr. Malgré la guerre incessante qu’il leur fallut soutenir sur leurs frontières pour plus de mille ans, les Dúnedain du Sud se firent toujours plus riches et plus puissants sur terre et sur mer, et ce jusqu’au règne d’Atanatar II qui fut surnommé

lcarin le Glorieux. Toutefois affleuraient déjà des signes de déclin, car les Nobles, dans le Sud, se mariaient tard, et ils avaient peu d’enfants.

Le premier Roi sans postérité fut Falastur, et le second, Narmacil Ier fils d’Atanatar Alcarin.

Ce fut Ostoher, le septième Roi, qui reconstruisit Minas Anor, par la suite résidence d’été des Rois, de préférence à Osgiliath. Sous son règne, le Gondor subit les premières offensives des Hommes Sauvages venus d’Orient. Mais son fils, Tarostar, les vainquit et les refoula hors du pays et ainsi vint-il à assumer le nom de Rómendacil « Vainqueur de l’Orient «. Toutefois il devait périr en combattant de nouvelles hordes d’Easterlings. Son fils, Turambar, le vengea, et il fit la conquête de vastes territoires vers l’est.

Avec Tarannon, le douzième Roi, s’ouvre la lignée des Rois Navigateurs qui armèrent des flottes et étendirent la puissance du Gondor le long du littoral, à l’ouest et au sud des Embouchures de l’Anduin. Pour commémorer ses victoires en tant qu’Amiral de l’Escadre, Tarannon ceignit la couronne sous le nom de Falastur, « Seigneur des Côtes «.

Eärnil Ier, son neveu, qui lui succéda, releva les ruines de Pelargir, l’ancien port, et une puissante marine.

Il assiégea l’Umbar par mer et par terre et s’en empara, et c’est ainsi que la rade profonde de l’Umbar devint un havre important et une place forte attestant la souveraineté du Gondor (Le grand cap et la rade profonde de l’Umbar avaient été considérés terre Númenoréenne depuis les Jours Anciens, mais c’était un fief des Hommes du Roi, ceux qu’on devait appeler par la suite les Númenoréens Noirs, corrompus par Sauron, et qui haïssaient plus que tout au monde les partisans d’Elendil. Après la chute de Sauron, leur race s’amenuisa rapidement, ou

int à se mêler aux Hommes de la Terre du Milieu, mais ils héritèrent, sans atténuation aucune, de leur haine du Gondor. Aussi la conquête de l’Umbar devait-elle se révéler fort ardue). Mais Eärnil ne survécut pas longtemps à sa victoire. Il fut perdu corps et biens, lui et de nombreux navires, lors d’une grande tempête au large de l’Umbar. Son fils, Ciryandil, fut aussi un constructeur de navires, mais les Hommes du Harad, conduits par les Seigneurs qui avaient été chassés de la région, revinrent en force et assiégèrent la forteresse, et Ciryandil périt en combattant au Haradwaith.

Des années durant, l’Umbar fut investi par l’ennemi mais jamais conquis grâce à la puissance maritime du

Gondor. Ciryaher, fils de Ciryandil, attendit son heure, lorsqu’il eut rassemblé ses forces, dévala du nord, par mer et par terre, et franchissant la rivière Harnen, ses armées taillèrent en pièces les Hommes du Harad, et leurs Rois furent contraints de reconnaître la souveraineté du Gondor (1050). C’est alors que Ciryaher prit nom Hyarmendacil le « Vainqueur du Sud. «

Nul ennemi osa défier la puissance de Hyarmendacil durant le reste de son long règne. Il fut roi cent trente-quatre ans, le règne le plus long, hors un seul autre, de la lignée d’Anàrion. Sous son gouvernement le Gondor atteignit l’apogée de sa puissance : le royaume s’étendait vers le nord jusqu’au Celebrant, à l’ouest usqu’au Flot-Gris, et à l’est jusqu’à la Mer Intérieure de Rhûn, au sud, la Rivière Harnen faisait frontière et le royaume englobait tout le littoral jusqu’à la péninsule et le grand port de Harnen. Les Hommes du Val d’Anduin étaient soumis à ses lois, les Rois du Harad rendaient allégeance à ceux du Gondor, et leurs fils vivaient à la Cour de ses Rois, en qualité d’otages. Quant au Mordor, c’était une terre désormais laissée à l’abandon mais surveillée par de puissantes forteresses qui gardaient les passes.

Ainsi devait se tarir la lignée des Rois Navigateurs. Atanatar Alcarin, fils de Hyarmendacil, vivait somptueusement, au point qu’on disait qu’entre les mains des enfants du Gondor, les pierres précieuses n’étaient que des cailloux, des joujoux... Mais Atanatar, lui, aimait ses aises et ne fit rien pour maintenir le pouvoir dont il avait hérité, et ses deux fils avaient même tempérament. Déjà avant sa mort s’amorçait le déclin du Gondor, et d’évidence ses ennemis ne s’y trompaient point. On négligeait de monter la garde aux frontières du Mordor. Cependant, ce fut seulement sous le règne de Valacar que la première grande calamité affligea le Gondor : la guerre civile dite Lutte-Fratricide qui provoqua des pertes et des ruines considérables dont le pays ne devait jamais entièrement se relever.

Minalcar, fils de Calmacil, était un homme d’une grande vigueur, et en 1240, Narmacil souhaitant s’alléger de ses responsabilités, le fit Régent du Royaume. Depuis lors, il gouverna le Gondor au nom des Rois, jusqu’à ce qu’il succédât à son père. Les Nortmen furent son souci premier.

Car ils s’étaient considérablement multipliés en ce long temps de paix favorisé par la puissance du Gondor. Les Rois leur manifestaient une grande faveur car ils étaient les plus proches parmi les Hommes moindres, des Dúnedain (les descendants, pour la plupart, de ces peuples dont étaient issus les anciens Edain), et ils leur octroyèrent de vastes terres au-delà de l’Anduin, au sud de Vert-bois-le-grand, afin qu’ils mettent la région en défense contre les incursions des Orientaux. Car, dans le passé, c’était toujours par-là que s’étaient infiltrés les Orientaux, c’est à dire par la plaine qui s’étendait entre la Mer Intérieure et les Monts Cendrés.

Sous le règne de Narmacil I, leurs attaques recommencèrent, mais au début, sans grande flamme, toutefois le Régent apprit que les Nortmen trahissaient souvent leur allégeance envers le Gondor, et que certains d’entre eux soit avidité de butin, soit esprit partisan s’alliaient aux Orientaux. Si bien qu’en 1248, Minalcar prit la tête d’une puissante armée et infligea une lourde défaite aux Orientaux, cantonnés en grand nombre entre le Rhovanion et la Mer Intérieure, et il détruisit tous leurs campements et établissements à l’est de la Mer, d’où il prit nom « Rómendacil «.

À son retour, Rómendacil fortifia la rive occidentale de l’Anduin jusqu’à son confluent avec la Limeclaif, et il interdit à tout étranger de descendre la rivière au-delà de l’Emyn Muil. Ce fut lui qui érigea les piliers de l’Argonath aux abords de Nen Hithoel. Mais comme il avait besoin d’hommes et désirait renforcer les liens entre le Gondor et les Nortmen, il prit nombre d’entre eux à son service, et à certains, conféra de hautes fonctions dans ses armées.

Rómendacil se montra particulièrement affable envers Vidugavia qui l’avait secondé dans son effort de guerre. Il se disait Roi du Rhovanion et, de fait, il était le plus puissant prince du Nord, bien que son propre royaume s’étendît entre Vert-Bois-le-Grand et le fleuve Celduin (La Rivière Vive). En 1250, Rómendacil envoya son fils Valacar résider quelque temps, en qualité d’ambassadeur, auprès de Vidugavia, et se familiariser avec la langue, les coutumes et les vues politiques des Nortmen. Mais Valacar alla bien au-delà des souhaits de son père, car il se prit à aimer les Pays du Septentrion et ses peuples, et il épousa Vidumavi, fille de Vidugavia. Et plusieurs années s’écoulèrent avant son retour. C’est ce mariage qui, par la suite, devait déclencher la guerre dite Lutte fratricide.

« Car les Grands du Gondor se montraient déjà fort méprisants à l’égard des Nortmen parmi eux, et c’était chose proprement inconcevable que l’héritier de la couronne ou tout fils du Roi épousât une femme de race inférieure, et une étrangère de surcroît. Le Roi Valacar se faisait vieux que déjà grondait la rébellion dans les provinces méridionales. Sa Reine avait été une Personne de qualité et une Dame de Beauté, mais de peu de longévité, car tel était le destin des Hommes moindres, et les Dúnedain craignaient que ses descendants eussent même sort, et qu’ils seraient déchus de la majesté dont sont revêtus les Rois des Hommes. Aussi se montraient-ils peu disposés à reconnaître comme seigneur son fils, qui bien qu’on l’appelât à présent Eldacar, était né en pays étranger et se nommait dans sa jeunesse Vinitharya, un nom courant parmi ses maternels.

« C’est pourquoi lorsque Eldacar succéda à son père, la guerre éclata au Gondor. Mais Eldacar n’était pas homme à se laisser impunément dépouiller de son héritage. À son ascendance de prince du Gondor, il alliait l’esprit intrépide des Nortmen. Il était de belle mine et vaillant, et ne donnait nul signe de devoir vieillir plus rapidement que son père. Conduits par des descendants des anciens Rois les rebelles confédérés contestèrent son autorité, mais il lutta contre eux jusqu’à épuisement de ses forces. À la fin, il se trouva assiégé dans

« leur présence, et bien des années plus tard, on devait apprendre qu’ils occupaient depuis longtemps, en secret, certains retranchements des Monts Brumeux, barrant tous les cols qui livraient passage en Eriad or.

En 2509, Celebrian, la femme d’Elrond, se rendit en pays Lórien par la porte de Rubicorne, lorsqu’elle tomba dans une embuscade tendue par les Orques qui s’emparèrent d’elle et l’emmenèrent captive, profitant de ce que la soudaineté de l’attaque avait éparpillé son escorte.

Elladan et Elrohir se lancèrent à sa poursuite et la dérobèrent aux mains de ses ravisseurs, mais non point avant qu’elle eût subi maints sévices et reçu une blessure empoisonnée.

Elle fut ramenée à Imladris et Elrond parvint à guéri r son corps, mais elle n’en perdit pas moins toute joie en la Terre du Milieu et l’année suivante s’en alla aux Havres et passa Outre -Mer.

Plus tard, sous le règne d’Arussuil, les Orques se multiplièrent à nouveau dans les Monts Brumeux, et commencèrent à ravager le pays, et les Dúnedain et les fils d’Elrond leur firent la guerre.

C’est à cette époque qu’une horde importante, qui avait poussé à l’ouest jusqu’à la Comté, en fut chassée par Bandobras Touque (Prologue) Il y eut quatorze Chefs avant que naquît le quinzième et dernier, Aragorn II, qui réunit à nouveau la couronne du Gondor et celle de l’Arnor.

« Notre Roi, ainsi l’appelons - nous, et lorsqu’il se rend au nord, à Annuminas où a été reconstruite sa haute demeure, et séjourne quelque temps au bord du Lac Evendim, alors tout le monde se réjouit dans la Comté.

Mais dans ce pays même, il ne pénètre point, conformément à la loi qu’il a promulguée, à savoir qu’aucune Grande Personne n’est autorisée à franchir ses frontières.

Mais souvent il chevauche avec d es compagnons à mine avenante jusqu’au Grand Pont, et là il accueille ses amis et quiconque souhaite l’entretenir, et certains s’en retournent à cheval avec lui et restent en sa maison hôtes bienvenus à leur convenance.

Thain Peregrïn y a été bien souvent, et aussi Maître Samsagace, le Maire.

Sa fille, la belle Elanor, est l’une des filles d’honneur de la Reine Etoile du soir. » Les membres de la Lignée du Nord s’étonnaient et se glorifiaient de ce que malgré le déclin de leur puissance et la décrue de leur peuple, au fil de ces générations nombreuses, le fils toujours avait succédé au père.

Car bien que la longévité des Dúnedain ne cessât de diminuer en Terre du Milieu, cette décrue devait s’accuser au Gondor lorsque disparurent les Rois, au reste nombre de s Grands Chefs du Nord vivaient encore deux fois plus longtemps qu’une vie d’Homme, et bien au - delà de l’espérance de vie allouée au plus chenu d’entre nous.

De fait Aragorn atteignit l’âge de cent quatre-vingt-dix -neuf ans soit un plus grand âge qu’aucun de sa lignée depuis le Roi Arvegil, mais en Aragorn Elessar s’était réincarnée la dignité éminente des Rois d’autrefois. IV LE GONDOR ET LES HÉRITIERS D’ANÉIRION Au Gondor, trente et un Rois succédèrent à Anârion tué devant la forteresse de Barad -dû r.

Malgré la guerre incessante qu’il leur fallut soutenir sur leurs frontières pour plus de mille ans, les Dúnedain du Sud se firent toujours plus riches et plus puissants sur terre et sur mer, et ce jusqu’au règne d’Atanatar II qui fut surnommé Alcarin le Glorieux.

Toutefois affleuraient déjà des signes de déclin, car les Nobles, dans le Sud, se mariaient tard, et ils avaient peu d’enfants. Le premier Roi sans postérité fut Falastur, et le second, Narmacil I er fils d’Atanatar Alcarin.

Ce fut Ostoher, le se ptième Roi, qui reconstruisit Minas Anor, par la suite résidence d’été des Rois, de préférence à Osgiliath.

Sous son règne, le Gondor subit les premières offensives des Hommes Sauvages venus d’Orient.

Mais son fils, Tarostar, les vainquit et les refoula ho rs du pays et ainsi vint - il à assumer le nom de Rómendacil « Vainqueur de l’Orient ».

Toutefois il devait périr en combattant de nouvelles hordes d’Easterlings.

Son fils, Turambar, le vengea, et il fit la conquête de vastes territoires vers l’est. Avec Tar annon, le douzième Roi, s’ouvre la lignée des Rois Navigateurs qui armèrent des flottes et étendirent la puissance du Gondor le long du littoral, à l’ouest et au sud des Embouchures de l’Anduin.

Pour commémorer ses victoires en tant qu’Amiral de l’Escadre, Tarannon ceignit la couronne sous le nom de Falastur, « Seigneur des Côtes ».

Eärnil I er, son neveu, qui lui succéda, releva les ruines de Pelargir, l’ancien port, et une puissante marine.

Il assiégea l’Umbar par mer et par terre et s’en empara, et c’est ainsi que la rade profonde de l’Umbar devint un havre important et une place forte attestant la souveraineté du Gondor (Le grand cap et la rade profonde de l’Umbar avaient été considérés terre Númenoréenne depuis les Jours Anciens, mais c’était un fief des Hommes du Roi, ceux qu’on devait appeler par la suite les Númenoréens Noirs, corrompus par Sauron, et qui haïssaient plus que tout au monde les partisans d’Elendil.

Après la chute de Sauron, leur race s’amenuisa rapidement, ou vint à se mêler aux Hommes d e la Terre du Milieu, mais ils héritèrent, sans atténuation aucune, de leur haine du Gondor.

Aussi la conquête de l’Umbar devait -elle se révéler fort ardue).

Mais Eärnil ne survécut pas longtemps à sa victoire.

Il fut perdu corps et biens, lui et de nombre ux navires, lors d’une grande tempête au large de l’Umbar.

Son fils, Ciryandil, fut aussi un constructeur de navires, mais les Hommes du Harad, conduits par les Seigneurs qui avaient été chassés de la région, revinrent en force et assiégèrent la forteresse , et Ciryandil périt en combattant au Haradwaith. Des années durant, l’Umbar fut investi par l’ennemi mais jamais conquis grâce à la puissance maritime du. »

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