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Les échanges. Le droit

Publié le 29/08/2014

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droit

Les échanges. Le droit

354 Dans une société dominée par l'échange, est-il encore possible

de donner ?

GROUPE II, JUIN 1983 . F 8, G, H.

355 Un don peut-il être un acte désintéressé ou est-il nécessaire¬ment lié à un échange ?

GROUPE I (A), JUIN 1982 F8, G, H.

356 L'échange exclut-il toute violence ?

SEPTEMBRE 1982: F 8, G, H.

357 « Le droit est ce qui est reconnu comme droit. Reconnu, c'est-à-dire approuvé ou prononcé par un pouvoir arbitral, et toutes portes ouvertes. Faute de quoi il n'y a jamais qu'un état de fait, devant lequel le droit reste suspendu. Posséder une montre, l'avoir dans sa poche, y trouver l'heure, ce n'est qu'un état de fait. Avoir droit de propriété sur la montre, c'est tout à fait autre chose ; revendiquer ce droit, c'est s'adresser à l'arbitre dans un débat public ; c'est plaider et tenter de persuader. Le fait que le voleur possède la montre ne décide nullement de la propriété. Pareillement pour une maison. L'occuper, faire acte de possesseur, ce n'est nullement fonder un droit. On sait qu'il y a présomption de droit si j'occupe trente ans sans opposition ; mais cela même doit être décidé par arbitre et publiquement. Tant que le droit n'est pas dit de cette manière solennelle et impartiale, il n'y a jamais que possession, c'est-à-dire simple fait.

Le tribunal seul est capable de transformer le fait en droit ; il réalise cette transformation par un jugement public, et il n'y a point d'autre moyen. Mais aussi ce moyen étant mis en oeuvre, il ne manque plus rien au droit. Le droit est dit, le droit est reconnu. Beaucoup estiment que le tribunal arbitral doit être en outre muni de pouvoir d'exécution, et, comme on dit, de gendarmes. Mais un tel pouvoir n'est point dans la notion de droit. Quand un tribunal arbitral, avec tous les recours, a prononcé, le droit est dit et reconnu. Il n'y manque rien.

Ainsi le droit peut n'être jamais réalisé dans le fait sans cesser d'être un droit. «

ALAIN

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Questions :

1) Quelle est l'idée général du texte ? Précisez les deux notions opposées par l'auteur, ainsi que l'articulation du raisonnement.

2) Relevez et expliquez les expressions du texte qui précisent le sens de l'expression « et toutes portes ouvertes «. Montrez pourquoi cette condition est essentielle.

3) Accepteriez-vous de dire, avec l'auteur, que dès que le droit est reconnu, « il n'y manque rien « ?

GROUPE III, JUIN 1983: F 8, G, H.

358 Tout peut-il avoir une valeur économique ?

POLYNÉSIE FRANÇAISE, JUIN 1982 F 8, G, H.

359 Le recours à la force peut-il être une marque de faiblesse ?

GROUPE 1 (A), JUIN 1980: F 8, G, H.

360 Combattre l'injustice, n'est-ce pas respecter le droit ?

GROUPE I (3), JUIN 1980 F 8 ET G.

361 A quoi servent les lois ?

JUIN 1980 F 11.

 

La liberté

362 Agir spontanément, est-ce agir librement ?

GROUPE I (A), JUIN 1983 : F 8, G, H.

363 La servitude engendre-t-elle la révolte ?

GROUPE I (B), JUIN 1983 : F 8, G, H.

364 Pourquoi veut-on changer le monde ?

GROUPE I (A), JUIN 1983 : F 8, G, H.

365 « La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un

grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchis d'une direction étrangère, restent cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en tuteurs des premiers. Il est aisé d'être mineur ! Si j'ai un livre qui me tient lieu d'entendement, un directeur qui me tient lieu de conscience', un médecin qui me dicte mon régime..., je n'ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même. Je n'ai pas besoin de penser, pourvu que je puisse payer. Que la grande majorité des hommes tienne aussi pour dangereux ce pas en avant vers la majorité, outre que c'est une chose pénible, c'est ce à quoi s'emploient les tuteurs qui, très aima¬blement, ont pris sur eux d'exercer une haute direction sur l'humanité. Après avoir rendu sot leur bétail, ils lui montrent le danger qui le menace, s'il s'aventure seul. Or, ce danger n'est pas si grand ; les hommes apprendraient bien, après quelques chutes, à marcher. «

E. KANT

Questions :

1) Étudiez les articulations du texte.

2) Expliquez les termes « mineur « et « majorité «. A quelles conditions, selon Kant, un individu devient-il majeur ?

3) La sécurité est-elle liée à la dépendance, et la liberté au risque ?

GROUPE II, JUIN 1983 F 8, G, H.

1. Un « directeur de conscience « est quelqu'un auquel on a recours pour qu'il vous dicte votre conduite morale et religieuse.

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366 — Est-ce par le renversement des lois que s'exprime la li¬berté ?

SEPTEMBRE 1982 POLYNÉSIE.

367 « Dostoïevski avait écrit : « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis. « C'est là le point de départ de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui ni hors de lui une possibilité de s'accrocher. Il ne trouve d'abord pas d'excuses. Si en effet l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté. Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Ainsi nous n'avons ni derrière nous ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait. (...)

L'existentialiste pense donc que l'homme sans aucun appui et sans aucun secours est condamné à chaque instant à in¬venter l'homme. Ponge a dit, dans un très bel article : « L'homme est l'avenir de l'homme. « C'est parfaitement exact. «

.1.-13. SARTRE, L'existentialisme est un humanisme.

Questions :

1) Dégagez l'idée centrale et l'argumentation de ce texte.

2) Que signifient les expressions : « nature humaine «, « être jeté dans le monde «, « valeurs «, « l'homme est l'avenir de l'homme « ?

3) Essai : l'homme est-il condamné à être libre ?

SEPTEMBRE 1982 F 8, G, H.

368 La liberté implique-t-elle le refus de toute contrainte ?

GROUPE I (B), JUIN 1982: F8, G, H.

369 La liberté de l'homme se réduit-elle à l'absence de contraintes

extérieures ?

GROUPE II, JUIN 1982: F 1 I.

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370 L'éducation donnée à l'enfant et à l'adolescent empêche-t-elle

ou permet-elle sa liberté de penser ?

GROUPF 1 (B), JUIN 1980 I- 8 FI G 

371 « On répondra que l'État, représentant du salut public ou de l'intérêt commun de tous, ne retranche une partie de la liberté de chacun que pour lui en assurer tout le reste. Mais ce reste, c'est la sécurité, si vous voulez, ce n'est jamais la liberté. La liberté est indivisible : on ne peut en retrancher une partie sans la tuer tout entière. Cette petite partie que vous retranchez, c'est l'essence même de ma liberté, c'est le tout. Par un mouvement naturel, nécessaire et irrésistible, toute ma liberté se concentre précisément dans la partie, si petite qu'elle soit, que vous en retranchez. C'est l'histoire de la femme de Barbe-Bleue, qui eut tout un palais à sa disposition avec la liberté pleine et entière de pénétrer partout, de voir et de toucher tout, excepté une mauvaise petite chambre, que la volonté souveraine de son terrible mari lui avait défendu d'ouvrir sous peine de mort. Eh bien, se détournant de toutes les magnificences du palais, son âme se concentra tout entière sur cette mauvaise petite chambre ; elle l'ouvrit, et elle eut raison de l'ouvrir, car ce fut un acte nécessaire de sa liberté, tandis que la défense d'y entrer était une violation flagrante de cette même liberté. C'est encore l'histoire du péché d'Adam et d'Éve : la défense de goûter du fruit de l'arbre de la science, sans autre raison que telle était la volonté du Seigneur, était de la part du Bon Dieu un acte d'affreux despotisme ; et si nos premiers parents avaient obéi, toute la race humaine resterait plongée dans le plus humiliant esclavage. Leur désobéissance, au contraire, nous a émancipés et sauvés. Ce fut, mythique-ment parlant, le premier acte de l'humaine liberté. «

M. A. BAKOUNINE

Questions :

1) Quelle est l'idée directrice du texte ? Comment celui-ci est-il construit ? Par quel procédé cette idée est-elle mise en valeur ?

2) Que signifie l'expression : « mythiquement parlant « ?

3) Pourquoi l'essence de la liberté se trouve-t-elle correspondre à « cette petite partie que vous retranchez « ?

4) Comment comprenez-vous la mise en relation et en opposition de la sécurité et de la liberté ?

5) Pensez-vous, comme Bakoukine, que la liberté ne se divise pas ?

GROUPE II, JUIN 1980: G.

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372 « Et tout d'abord toute société exige nécessairement un ac¬commodement réciproque, une volonté d'harmonie : aussi, plus elle est nombreuse, plus elle devient fade. On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur. «

A. SCHOPENHAUER

Questions :

1) Dégagez l'idée maîtresse de ce texte.

2) Expliquez : « Vraiment soi « ; « Toute société a pour com¬pagne inséparable la contrainte. «

3) Est-ce la seule solution, pour être libre, que de s'isoler de la société ? Justifiez votre position personnelle.

GROUPE I (B), JUIN 1980 F 8 ET G.

373 « Il n'y a point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes. Toutes les barrières qu'on donne dans les Républiques au pouvoir des magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l'enceinte sacrée des lois ; ils en sont les ministres non les arbitres, ils doivent les garder non les enfreindre. Un peuple est libre, quelque forme qu'ait son gouvernement, quand dans celui qui le gouverne il ne voit point l'homme mais l'organe de la loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec elles ; je

ne sache rien de plus certain. « JA. ROUSSEAU

Questions :

1) Dégagez de façon précise l'idée essentielle de ce texte et son argumentation.

2) Expliquez les expressions suivantes de Rousseau : «Dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. « « Il n'y a point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois. «

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3) Expliquez brièvement pourquoi la liberté politique est une condition nécessaire de la liberté et demandez-vous (en essayant

de formuler une réponse personnelle) si elle est suffisante.

SEPTEMBRE 1982: F I1.

374 Le respect du droit est-il pour la liberté une garantie ou un obstacle ?

GROUPE III, JUIN 1980 : F 8 ET G.

375 Quels liens établissez-vous entre les notions de liberté et de responsabilité ?

GROUPE III, JUIN 1980: H.

 

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L'art. La religion

376 L'art est-il inutile ?

GROUPE III, JUIN 1983 : F 8, G, H.

377 L'art n'est-il qu'apparence ?

JUIN 1983 : F II.

378 Y a-t-il un progrès dans le domaine de l'art ?

SEPTEMBRE 1982. POLYNÉSIE.

379 En quel sens peut-on parler de vérité à propos de l'oeuvre d'art ?

SEPTEMBRE 1982: F II.

380 Est-il satisfaisant de définir l'art comme une forme de lan¬gage ?

GROUPE I (B), JUIN 1982: F 8, G, H.

381 « L'universalité du besoin d'art ne tient pas à autre chose qu'au fait que l'homme est un être pensant et doué de conscience. En tant que doué de conscience, l'homme doit se placer en face de ce qu'il est, de ce qu'il est d'une façon générale, et en faire un objet pour soi. Les choses de la nature se contentent d'être, elles sont simples, ne sont qu'une fois, mais l'homme, en tant que conscience, se dédouble : il est une fois, mais il est pour lui-même. Il chasse devant lui ce qu'il est ; il se contemple, se représente lui-même. Il faut donc chercher le besoin général qui provoque une oeuvre d'art dans la pensée de l'homme, puisque l'oeuvre d'art est un moyen à l'aide duquel l'homme extériorise ce qu'il est. «

F. HEGEL

Questions :

1) Dégagez l'idée principale et les articulations de ce texte.

2) Que faut-il entendre par « universalité du besoin d'art « et par « les choses de la nature se contentent d'être « ?

3) Que pensez-vous de cette affirmation : « L'oeuvre d'art est un moyen à l'aide duquel l'homme extériorise ce qu'il est « ?

GROLPE Il JUIN 1982 Fil.

I I I

 

382 « Je considère que la beauté plastique en général est totale¬ment indépendante des valeurs sentimentales, descriptives et imitatives. Chaque objet, tableau, architecture, organisation ornementale, a une valeur en soi, strictement absolue, indé¬pendante de ce qu'elle représente.

Nombre d'individus seraient sensibles à la beauté sans intention si l'idée préconçue de l'oeuvre d'art n'était un ban¬deau sur les yeux. (...) Les hommes ont peur du libre arbitre qui est, pourtant, le seul état d'esprit possible pour l'enregis¬trement du beau. Victimes d'une époque critique, sceptique, intelligente, ils s'acharnent à vouloir comprendre au lieu de se laisser aller à leur sensibilité. « Ils croient aux faiseurs d'art «, parce qu'ils sont professionnels. Les titres, les distinctions, les éblouissent et leur bouchent la vue. Mon but est d'essayer d'imposer ceci : qu'il n'y a pas de beau catalogué, hiérarchisé ; que c'est l'erreur la plus lourde qui soit. Le beau est partout, dans l'ordre de vos casseroles, sur le mur blanc de votre cuisine, plus peut-être que dans votre salon xvine siècle ou dans les musées officiels. «

F. LÉGER, Fonctions de la peinture, 1965.

Questions :

1) Dégagez l'idée générale de ce texte ainsi que les étapes de l'argumentation.

2) Quel est le sens de la phrase : « La beauté plastique en général est totalement indépendante des valeurs sentimenta¬les, descriptives et imitatives « ?

3) Comment comprenez-vous la dernière phrase du texte ? Quelle conception de l'art sous-entend-elle ? Comment interprétez-vous l'apparent paradoxe de celle-ci ?

4) Que pensez-vous de l'attitude préconisée par F. Léger devant l'oeuvre d'art ? Le libre arbitre et la sensibilité vous paraissent-ils suffisants pour apprécier une oeuvre d'art ?

GROUPE III, JUIN 1982 F 8, G, H.

383 Un peintre contemporain a dit : « Créer, c'est le propre de l'artiste ; où il n'y a pas de création, l'art n'existe pas. « Qu'en pensez-vous ?

GROUPE I (A), JUIN 1980 F 8 ET G.

384 « D'une façon générale, il faut dire que l'art, quand il se borne

à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu'il ressemble à un ver qui s'efforce en rampant d'imiter un éléphant.

Dans ces reproductions toujours plus ou moins réussies, si on les compare aux modèles naturels, le seul but que puisse

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se proposer l'homme, c'est le plaisir de créer quelque chose qui ressemble à la nature. Et, de fait, il peut se réjouir de produire lui aussi, grâce à son travail, son habileté, quelque chose qui existe déjà indépendamment de lui. Mais justement, plus la reproduction est semblable au modèle, plus sa joie et son admiration se refroidissent, si même elles ne tournent pas à l'ennui et au dégoût. Il y a des portraits dont on a dit spiri¬tuellement qu'ils sont ressemblants à vous en donner la nausée. Kant donne un autre exemple de ce plaisir qu'on prend aux imitations : qu'un homme imite les trilles du rossignol à la perfection, comme cela arrive parfois, et nous en avons vite assez ; dès que nous découvrons que l'homme en est l'auteur, le chant nous paraît fastidieux ; à ce moment nous n'y voyons qu'un artifice, nous ne le tenons ni pour une oeuvre d'art ni pour une libre production de la nature. «

F. HEGEL, Introduction à l'esthétique.

Questions :

1) Dégagez l'idée générale et les étapes de l'argumentation.

2) Étudiez, à travers le texte, la variation des sentiments éprouvés au contact de l'oeuvre d'art.

3) Pourquoi ne peut-on réduire l'art à une simple imitation de la nature ?

GROUPE III, JUIN 1980 F 8 ET G.

385 Le sens du religieux est-il inséparable de l'idée de Dieu ?

SEPTEMBRE 1982 F II.

386 Une existence sans croyance, religieuse ou d'une autre nature, vous semble-t-elle possible ?

GROUPE I (Aj, JUIN 1982. F 8, G, H.

387 « Dieu est l'asile de l'ignorance «, écrivait Spinoza. Cette idée est-elle suffisante pour rendre compte du rôle de la religion ?

POLYNÉSIE FRANÇAISE, JUIN 1982: F 8, G, H.

388 « Pour bien se représenter le rôle immense de la religion, il faut envisager tout ce qu'elle entreprend de donner aux hommes : elle les éclaire sur l'origine et la formation de l'univers, leur assure, au milieu des vicissitudes de l'existence, la protection divine et la béatitude finale, enfin elle règle leurs opinions et leurs rites en appuyant ses prescriptions de toute son autorité. Ainsi remplit-elle une triple fonction. En premier lieu, tout comme la science, mais par d'autres procédés, elle

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satisfait la curiosité humaine, et c'est d'ailleurs par là qu'elle entre en conflit avec la science. C'est sans doute à sa seconde mission que la religion doit la plus grande partie de son influence. La science en effet ne peut rivaliser avec elle quand il s'agit d'apaiser la crainte de l'homme devant les dangers et les hasards de la vie, ou de lui apporter quelque consolation dans les épreuves. (...) C'est du fait de sa troisième fonction, c'est-à-dire quand elle formule des préceptes, des interdic¬tions, des restrictions, que la religion s'éloigne le plus de la science. «

S. FREUD

Questions :

1) Dégagez les articulations du texte.

2) Analysez les notions suivantes qui figurent dans le texte :

« opinion «, « prescription «, « autorité «.

3) Quels sont, d'après ce texte, les rapports entre religion et science ?

4) Essai personnel : l'analyse présentée par ce texte vous paraît-elle suffisante à expliquer le « rôle immense « de la religion dans la vie des hommes ?

GROUPE I (A), JUIN 1980 F 8 ET G.

 

La philosophie

389 « Comme expérimentateur, j'évite les systèmes philosophiques,

mais je ne saurais pour cela repousser cet esprit philosophique, qui, sans être nulle part, est partout, et qui, sans appartenir à aucun système, doit régner non seulement sur toutes les sciences mais sur toutes les connaissances humaines. C'est ce qui fait que tout en fuyant les systèmes philosophiques, j'aime beaucoup les philosophes et me plais infiniment dans leur commerce.

En effet, au point de vue scientifique, la philosophie re¬présente l'aspiration éternelle de la raison humaine vers la connaissance de l'inconnu. Dès lors, les philosophes se tien¬nent toujours dans les questions en controverse et dans les régions élevées, limites supérieures des sciences. Par là, ils communiquent à la pensée scientifique un mouvement qui la vivifie et l'ennoblit ; ils fortifient l'esprit en le développant, par une gymnastique intellectuelle générale, en même temps qu'ils le reportent sans cesse vers la solution inépuisable des grands problèmes ; ils entretiennent ainsi une soif de l'in¬connu et le feu sacré de la recherche qui ne doivent jamais s'éteindre chez un savant. «

C. BERNARD, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale.

Questions :

1) Dégagez les idées principales du texte et leurs articulations.

2) Commentez la première phrase du texte en expliquant :

l'opposition : systèmes philosophiques / esprit philosophi¬que,

la généralisation : sciences / connaissances.

3) Commentez et discutez la pensée : « En effet, au point de vue scientifique, la philosophie représente l'aspiration éternelle de

la raison humaine vers la connaissance de l'inconnu. «

JUIN 1983 1- 11.

390 Qu'est-ce qui caractérise l'attitude philosophique ?

GROUPE I (A), JUIN 1980 F 8, G, H.

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391 « Il est bon d'avoir un peu de mal à vivre et de ne pas suivre

une route tout unie. Je plains les rois s'ils n'ont qu'à désirer ; et les dieux, s'il y en a quelque part, doivent être un peu neurasthéniques. On dit que, dans les temps passés, ils pre¬naient forme de voyageurs et venaient frapper aux portes ; sans doute ils trouvaient un peu de bonheur à éprouver la faim, la soif et les passions de l'amour... Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude, quelque passion, une pointe de douleur qui nous éveille à nous-même.

Il est ordinaire que l'on ait plus de bonheur par l'imagina¬tion que par les biens réels. Cela vient de ce que, lorsque l'on a les biens réels, on croit que tout est dit, et l'on s'assied au lieu de courir. Il y a deux richesses : celle qui laisse assis ennuie ; celle qui plaît est celle qui veut des projets encore et des travaux, comme est pour le paysan un champ qu'il convoi¬tait et dont il est enfin le maître ; car c'est la puissance qui plaît, non point la puissance au repos, mais la puissance en action. L'homme qui ne fait rien n'aime rien. Apportez-lui des bonheurs tout faits, il détourne la tête comme un malade. Au reste, qui n'aime mieux faire la musique que l'entendre ? Le difficile est ce qui plaît. Aussi, toutes les fois qu'il y a quelque obstacle sur la route, cela fouette le sang et ravive le feu. «

ALAIN

Questions :

1) Dégagez l'idée essentielle du texte et ses principaux aspects.

2) Expliquez les expressions suivantes : « Une pointe de douleur qui nous éveille à nous-même «, « qui n'aime mieux faire la musique que l'entendre «.

3) Commentez et discutez l'affirmation suivante : « Il est ordi¬naire que l'on ait plus de bonheur par l'imagination que par les biens réels. «

GROUPE HI, JUIN 1980 H.

392 « ... Notre durée est irréversible... Ainsi notre personnalité pousse, grandit, mûrit sans cesse. Chacun de ses moments est du nouveau qui s'ajoute à ce qui était auparavant. Allons plus loin : ce n'est pas seulement du nouveau, mais de l'imprévi¬sible... C'est un moment original d'une non moins originale histoire.

Le portrait achevé s'explique par la physionomie du rno-dèle, par la nature de l'artiste, par les couleurs délayées sur la palette ; mais même l'artiste n'eût pu prévoir exactement ce que serait le portrait, car le prédire eût été le produire avant qu'il fût produit, hypothèse absurde qui se détruit elle-même.

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Ainsi pour les moments de notre vie, dont nous sommes les artisans. Chacun d'eux est une espèce de création. «

H. BERGSON

Questions :

1) Après avoir mis en relief les articulations du passage, déga¬gez-en l'idée essentielle.

2) Définissez les concepts d irréversibilité, d imprévisibilité et de création en montrant ce qui les unit.

3) Dites quelle conception de la liberté traduit la formule : « C'est un moment original d'une non moins originale histoire. «

4) A votre avis, l'auteur a-t-il bien situé la nature des relations qui se tissent entre l'artiste et son oeuvre ? En un court essai faites l'analyse de ces relations propres à faire apparaître les caractères essentiels de tout acte créateur.

JUIN 1980: F II.

 

droit

« Questions: 1) Quelle est l'idée général du texte ? Précisez les deux notions opposées par l'auteur, ainsi que l'articulation du raisonnement.

2) Relevez et expliquez les expressions du texte qui précisent le sens de l'expression « et toutes portes ouvertes ».

Montrez pourquoi cette condition est essentielle.

3) Accepteriez-vous de dire, avec l'auteur, que dès que le droit est reconnu, « il n'y manque rien )) ? GROUPE III, JUIN 1983 : F 8, G, H.

358 Tout peut-il avoir une valeur économique ? POLYNt5IE FRANÇAISE.

JUIN 1982 : F 8, G, H.

359 Le recours à la force peut-il être une marque de faiblesse ? GROUPE 1 (A), JUIN 1980 : F 8, G, H.

360 Combattre l'injustice, n'est-ce pas respecter le droit ? GROUPE 1 (B), JUIN 1980 : F 8 ET G.

361 A quoi servent les lois ? JUIN 1980 FIl.

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