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LA VILLE DE PROVINCE

Textes

Avec Balzac, la province devient le lieu et la matière du roman. Elle revêt des significations multiples : oppressante, immobile, à l'écart de l'histoire et pourtant travaillée par des luttes souterraines et implacables.

La Rabouilleuse: de « Dans une ville ainsi constituée, sans aucune acti¬vité« à «en de continuelles alarmes« (description d'Issoudun).

Eugénie Grandet: du début à «quelques pièces de drap sur les rayons« (présentation de Saumur).

Illusions perdues: de «Une vieille ville« à «immobile comme leur ville et son rocher« (description d'Angoulême).

Béatrix: de «Une des villes« à «où les idées nouvelles ont peu d'accès« (description de Guérande).

Citations

« Issoudun aurait engourdi Napoléon « (La Rabouilleuse).

«Cette petite ville est donc l'Herculanum de la féodalité, moins le linceul

de la lave« (à propos de Guérande) (Béatrix).

« La France et la Bretagne particulièrement possèdent encore aujourd'hui

quelques villes complètement en dehors du mouvement social qui donne

au xixe siècle sa physionomie« (Ibidem).

LA TECHNIQUE DU PORTRAIT BALZACIEN

Textes

Visages, silhouettes, vêtements, tout est signe pour Balzac. Portraiturer,

c'est déchiffrer, rendre lisibles et visibles les secrets de l'intériorité.

Ursule Mirouét, le portrait de Minoret-Levrault : de «Mais à l'aspect de

Minoret Levrault « à «une loi sans exception «.

Le Père Goriot, portrait de Vautrin : de « Entre ces deux personnages « à « soigneusement enfoui « ; le portrait de Poiret : de « M. Poiret était une espèce de mécanique « à « monstruosités curieuses «.

Une ténébreuse affaire, le portrait de Michu : de « Il y a des physiono-mies prophétiques « à « regardait par moments «.

Citations

« Les lois de la physionomie sont exactes, non seulement dans leur application au caractère, mais encore relativement à la fatalité de l'exis-tence « (Une ténébreuse affaire).

«Le caractère d'immutabilité que la nature a donné à ses espèces zoo-logiques se retrouve là chez les hommes« (Béatrix).

«Selon un mystère assez populaire, chaque face humaine a de la res-semblance avec un animal. L'animal de Marcas était le lion« (Z. Marcas).

LA MORT DU HÉROS

Textes

Pathétique, la morte exacerbe les passions, décuple l'énergie du héros. En même temps qu'elle met en accusation une société.

Le Père Goriot, la mort de Goriot : de «Je veux mes filles « à « comme pour prendre les cheveux de ses filles «.

Illusions perdues, la mort de Coralie : de « Lucien revint chez lui « à « dit gravement le prêtre «.

Splendeurs et misères des courtisanes, la mort de Lucien : de «À la hau¬teur où Lucien se trouvait « à « pendu à la croisée au moyen de sa cravate «.

Le Lys dans la vallée, la mort de Mme de Mortsauf : de «Comme autre-fois « à «je la couchai tout habillée sur son lit «.

Citations

«Ça va vite le refroidissement des morts. Si l'on n'apprête pas un mort

pendant qu'il est encore tiède, il faut plus tard lui casser les membres « (Le

Cousin Pons).

«À quoi sert le pouvoir si la vie nous échappe « (Sur Catherine de Médicis).