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Les tentatives grecques d'explication de la crue du Nil

Publié le 16/10/2013

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cependant pas contentés d'ex¬plications mythologiques. Cer¬tes, les premières tentatives en la matière restent encore fortement entachées d'in¬fluences égyptiennes, mais un début de réflexion plus rai¬sonnée est perceptible. C'est le cas, par exemple, avec la théorie des vents étésiens, émise certainement par le ma-thématicien Thalès au début du Ve siècle avant J.-C.

Selon cette théorie, la crue ne résulterait pas d'un surcroît d'eau mais de l'action des vents du nord, qui, succédant aux vents du sud, soufflent avec force dans la vallée du Nil en juillet-août. Ces vents été¬siens entraveraient l'écoule¬ment normal du Nil, le con¬traignant à sortir de son lit, inondant ainsi les campagnes avoisinantes. Si les Égyptiens avaient déjà fait le lien entre les vents étésiens et l'inonda-tion, il n'est guère possible, dans l'état actuel de nos con-naissances, de préciser l'ap-port de Thalès. Tout au plus a-t-il peut-être dépouillé la ver¬sion égyptienne de ses élé¬ments les plus mythiques pour aboutir à une explication d'or¬dre physique, dans la logique naissante du rationalisme grec. Quoi qu'il en soit, cette théorie ne fut guère retenue par ses successeurs.

« progressivement jusqu'à l'au­ tomne, laissant derrière elle le limon fertile, véritable manne pour les Égyptiens.

Si, devant ce miracle, les Grecs ont d'abord été saisis par un sentiment d'émerveillement, leur esprit curieux et ration­ nel les a très vite amenés à s'interroger sur les causes exactes du phénomène.

Les explications mythiques B ien que, dans leurs tenta­ tives d'explication de la crue, les Grecs se soient très vite détachés des solutions théogoniques, qui prédomi­ nent chez les Égyptiens, leurs raisonnements ne pouvaient pas être totalement ration­ nels, soit que leurs cadres de pensée aient été entachés de conceptions mythologiques, soit qu'ils aient été inspirés par des théories d'origine égyptienne.

C'est ainsi que la théorie dite « de l'Océan » est restée en vigueur pratiquement tout au long de !'Antiquité gréco-ro­ maine.

Comme le souligne Hérodote, cette théorie plon­ ge ses racines dans la percep­ tion mythologique et reli­ gieuse de l'univers des An­ ciens et tout particulièrement des Égyptiens.

Pour ceux-ci, comme pour beaucoup de peuples de la région, un océan originel existait avant la création du monde.

Appelé simplement Océan par les Grecs, Noun par les Égyptiens, il aurait été, selon les sujets de Pharaon, repoussé lors de la création du monde aux portes de ce dernier.

Fleuve miraculeux, le Nil ainsi que sa crue seraient nés de cet océan primordial.

Il n'y a dans cette théorie aucune tentative d'ex­ plication mécanique de l'inon­ dation, qui relève ainsi d'un ensemble mythologique plus large.

Malgré ses énormes la­ cunes, elle trouva très tôt des adeptes chez les Grecs, en par­ ticulier chez Hécatée.

La crue du Nil à l'aune du rationalisme grec P oussés par tout un courant de pensée teinté de ratio­ nalisme, les Grecs ne se sont LA THÉORIE D'HÉRODOTE Réfutant toutes les théories précédentes, Hérodote tenta à son tour de résoudre le problème de la crue en présentant sa propre théorie, qui fait du soleil le moteur principal, pour ne pas dire unique, du régime du fleuve.

Malgré un résultat global faux, cette théorie originale marque un véritable progrès par rapport aux hypothèses précédentes, car elle intègre un certain nombre de connaissances scientifiques récentes concernant l'évaporation, /'existence de climats divers, la course du soleil, /'inversion des saisons, la circulation de l'eau dans /'atmosphère et la formation des pluies.

cependant pas contentés d'ex­ plications mythologiques.

Cer­ tes, les premières tentatives en la matière restent encore fortement entachées d'in­ fluences égyptiennes, mais un début de réflexion plus rai­ sonnée est perceptible.

C'est le cas, par exemple, avec la théorie des vents étésiens, émise certainement par le ma­ thématicien Thalès au début du v • siècle avant J.-C.

Selon cette théorie, la crue ne résulterait pas d'un surcroît d'eau mais de l'action des vents du nord, qui, succédant aux vents du sud, soufflent avec force dans la vallée du Nil en juillet-août.

Ces vents été­ siens entraveraient l'écoule­ ment normal du Nil, le con­ traignant à sortir de son lit, inondant ainsi les campagnes avoisinantes.

Si les Égyptiens avaient déjà fait le lien entre les vents étésiens et l'inonda­ tion, il n'est guère possible, dans l'état actuel de nos con­ naissances, de préciser l'ap­ port de Thalès.

Tout au plus a­ t-il peut-être dépouillé la ver­ sion égyptienne de ses élé­ ments les plus mythiques pour aboutir à une explication d'or­ dre physique, dans la logique naissante du rationalisme grec.

Quoi qu'il en soit, cette théorie ne fut guère retenue par ses successeurs.

Près des véritables causes de la crue C urieusement, ce ne sont pas les penseurs qui s'ap­ prochèrent le plus des vérita­ bles causes de la crue, mais les poètes et en particulier les tragiques.

Trouvant certaine­ ment cette explication plus suggestive, ces derniers ont en. »

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