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Cahier de doléances

Publié le 09/02/2013

Extrait du document

Dans la France de l’Ancien Régime, les cahiers de doléances ont fait état des revendications et plaintes émises au niveau local par chaque ordre. Ce cahier du tiers état de la paroisse de Valençay — petite ville de 550 feux dans le bailliage de Blois —, rédigé pour préparer les États généraux de 1789, souligne, comme beaucoup d’autres, la lourdeur de l’administration fiscale et la pesanteur des privilèges féodaux. Dans cet exemple pourtant, loin des modèles qui circulent souvent, les villageois proposent des réformes financières et religieuses appelées à une proche application.

Cahier de doléances de la paroisse de Valençay

 

Les habitants composant le Tiers État de cette ville et paroisse de Valençay en Berry supplient très humblement Sa Majesté [...]

 

 

De substituer à l’administration provinciale du Berry des États provinciaux semblables à ceux nouvellement établis dans la province du Dauphiné.

 

 

Les habitants se plaignent d’être surchargés de taille, capitation et autres impositions, proportionnellement aux villes et paroisses voisines [...]

 

 

Pour réprimer cet abus, il faudrait une répartition générale des impôts que supporte la province en proportion des facultés des villes et paroisses qui la composent.

 

 

Les droits d’aide sont très nuisibles au commerce du vin, tant en gros qu’en détail [...] ; [les] frais de perception [...] sont considérables [...]

 

 

Le sel, denrée si nécessaire à la vie non seulement des hommes, mais encore aux bestiaux, est porté aujourd’hui à un prix excessif [...]

 

 

Qu’il serait [...] nécessaire de supprimer la taille, la capitation et les deux vingtièmes.

 

 

Pour remplacer tous ces impôts supprimés, le gouvernement établirait un droit unique, en nature ou en argent, dont la province serait libre de faire la répartition et la perception, en y faisant contribuer les ecclésiastiques et les nobles qui doivent y être assujettis, comme le Tiers État [...]

 

 

Qu’il serait intéressant que l’on fît un sort suffisant à MM. les curés, pour qu’ils ne perçussent aucun casuel, objet très à charge à la basse classe des citoyens et désagréable aux autres.

 

 

Que toutes les banalités de toutes espèces fussent anéanties, attendu qu’elles sont peu lucratives aux seigneurs et très dispendieuses et à charge aux vassaux.

 

 

Qu’il ne fût permis qu’aux seigneurs hauts justiciers d’avoir des pigeons, et non point aux seigneurs de fiefs sans justice, par la raison que ces animaux sont nuisibles aux semailles de toutes espèces de grains et trop multipliés.

 

 

Que, pour payer les dettes de l’État, il n’y aurait d’autre parti à prendre que de s’emparer de tous les biens des moines et des religieux qui deviennent actuellement inutiles pour le service divin [...] L’expédient le plus simple serait de faire une pension honnête à chacun des individus qui existent et de leur donner leur liberté. Ils ne peuvent pas en avoir plus qu’ils ne s’en donnent.

 

 

Source : Documents d’histoire contemporaine, 1776-1870, Paris, Armand Colin, 1964.

 

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