Biographie de BOLZANO (Bernard).

Né et mort à Millau (1754-1840).
 Il émigra dès 1790 et s'installa à Heidelberg. Rentré en France sous le Directoire, il fut, sous l'Empire, membre du conseil de l'Université, il se rallia aux Bourbons, devint député en 1815, entra à l'Académie française l'année suivante, fut nommé pair de France en 1823 et se démit de cette dignité en 1830. Il fit abolir le divorce et combattit ardemment la liberté de la presse. — Il s'est élevé à la fois contre le cartésianisme, contre la philosophie du XVIIIe siècle et contre l'idéal de la Révolution. — La notion de contrat social est une absurdité ; la loi n'est pas l'expression de la volonté générale. Les hommes sont mauvais par nature, bons par la société ; celle-ci est transcendante aux individus. A la société, résultat de l'union du trône et de l'autel et protectrice de l'ordre et de la tradition, doit  être aliénée la conscience individuelle. Quant au pouvoir, il doit être indivisible. Le traditionalisme social de Bonald repose sur une véritable métaphysique du langage. Le langage est un don de Dieu. Il est l'élément fondamental de toute société. « L'homme pense sa parole avant de parler sa pensée. « La parole, antérieure à la pensée, est révélation divine, et elle communique à la société toutes les vérités. Citons encore deux phrases de Bonald :« Un peuple philosophe serait un peuple de « chercheurs « et un peuple, sous peine de périr, doit savoir, et non pas chercher « et « L'âme est une intelligence servie par des organes. «