David HUME
EXEMPLES DE RECHERCHE
Il n'y a pas d'idée, de celles qui se présentent en métaphysique, qui soit plus obscure et plus incertaine que celles de pouvoir, de force, d'énergie et de connexion nécessaire, dont il nous faut, à tout moment, traiter dans toutes nos recherches. Nous tenterons donc, dans cette section, de fixer, si possible, le sens précis de ces termes, et, par là, d'écarter une partie de cette obscurité dont on se plaint tant dans ce genre de philosophie. Donc, pour connaître pleinement l'idée de pouvoir ou de connexion nécessaire, examinons son impression, et, pour trouver l'impression avec plus de certitude, cherchons-la à toutes les sources d'où elle peut découler. (...] Récapitulons donc les raisonnements de cette section : toute idée est copiée d'une impression, d'un sentiment qui la précède ; si nous ne pouvons trouver d'impression, nous pouvons être sûrs qu'il n'y a pas d'idée. Dans tous les cas isolés d'opération des corps ou des esprits il n'y a rien qui produise une impression, ni, par suite, qui puisse suggérer une idée de pouvoir ou de connexion nécessaire. Mais quand beaucoup de cas semblables se présentent et que le même objet est toujours suivi du même événement, nous commençons alors à considérer la notion de cause et de connexion. Nous sentons alors un nouveau sentiment, une nouvelle impression, à savoir une connexion coutumière dans la pensée et l'imagination entre un objet et l'événement qui l'accompagne habituellement ; ce sentiment est l'original de l'idée que nous recherchons. David HUME
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La section 7 de l'enquête, qui reprend la section 14 de la Troisième partie du livre I du Traité de la nature humaine, développe conjointement une critique empiriste de la causalité et une analyse linguistique de la métaphysique.
Les quatre idées de la métaphysique que cite Hume ont ceci de commun, qu'elles n'offrent ni clarté ni certitude. Hume a beau jeu de rappeler ici combien les philosophes sont prompts à prendre es mots les plus difficiles et les plus obscurs pour la marque d'une pensée profonde et exigeante. Ce qu'il faut faire, pour arrêter la métaphysique sur la pente du bavardage abscons, Hume le sait : « fixer, si possible, le sens précis de ces termes ». Toute l'analyse linguistique que développera le Cercle de Vienne trouve ici sa justification, dans la mesure où il est présupposé que la difficulté propre aux concepts de la métaphysique provient seulement de leur impropriété.
A partir de ce postulat linguistique, Hume entreprend de clarifier les concepts métaphysiques, par exemple, l'idée de « connexion nécessaire », à savoir de causalité. Il faut admettre, d'abord, que toute idée renvoie à une « impression », c'est-à-dire à une sensation correspondante ou à un sentiment, parce qu'il ne peut pas y avoir d'idée sans sensation, telle est la thèse empiriste de Hume. Or, l'idée d'une connexion nécessaire entre deux objets doit aussi avoir pour origine l'impression correspondante, qui n'est autre que la propension à attendre un « événement » parce qu'il a été associé dans le passé à un événement qu'il accompagnait. C'est cette inclination de la « pensée » et de l'« imagination » (que Hume évoque dans la section 7 par le concept d'« habitude ») qui donne donc naissance à l'idée d'un lien nécessaire entre deux objets, et non l'inverse.
Nul pouvoir inhérent aux choses, en conclusion, n'est à l'origine de l'idée de causalité, sinon l'imagination d'une connexion entre deux objets après que l'observation de l'un à la suite de l'autre a fait naître l'habitude de les associer.
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