DESCARTES
EXEMPLES DE RECHERCHE
Il y a une vérité dont la connaissance me semble fort utile : qui est que, bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont, par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu'on ne saurait subsister seul, et qu'on est, en effet, l'une des parties de l'univers, et plus particulièrement encore l'une des parties de cet terre, l'une des parties de cet État, de cette société, de cette famille, à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance. Et il faut toujours préférer les intérêts du tout, dont on est partie, à ceux de sa personne en particulier ; toutefois avec mesure et discrétion', car on aurait tort de s'exposer à un grand mal, pour procurer seulement un petit bien à ses parents ou à son pays ; et si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver. Mais si on rapportait tout à soi-même, on ne craindrait pas de nuire beaucoup aux autres hommes, lorsqu'on croirait en retirer quelque petite commodité, et on n'aurait aucune vraie amitié, ni aucune fidélité, ni généralement aucune vertu ; au lieu qu'en se considérant comme une partie du public, on prend plaisir à faire du bien à tout le monde, et même on ne craint pas d'exposer sa vie pour le service d'autrui, lorsque l'occasion s'en présente ; voire on voudrait perdre son âme, s'il se pouvait, pour sauver les autres. DESCARTES
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Ce qui est le plus utile aux hommes, c'est leur connaissance des liens qu'ils entretiennent avec tout ce qui les entoure. C'est à cette seule condition qu'ils satisferont leur propre intérêt. Or, est-ce paradoxalement en privilégiant uniquement leur intérêt particulier qu'ils en retireront le maximum de satisfaction ?
En répondant à la reine Élisabeth, qui lui demandait « comment mesurer les maux qu'on se donne pour le public », Descartes montre qu'un intérêt bien compris passe par notre remise en place au sein d'un tout.
L'homme peut-il, en effet, subsister seul, sans se rapporter à un tout dont il serait une partie ? Et n'est-ce pas en se souciant de ce tout qu'il retrouve son intérêt propre, qu'il ne doit jamais perdre de vue ?
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