HUME
EXEMPLES DE RECHERCHE
Votre blé est mûr aujourd'hui ; le mien le sera demain. C'est notre avantage que je travaille aujourd'hui avec vous et que vous m'aidiez demain. Je n'ai aucune bienveillance pour vous et je sais que vous en avez peu pour moi. Je ne me donnerai donc aucune peine pour vous ; et je travaillerai avec vous pour moi-même, dans l'attente d'une action en retour. Je sais que je serai déçu et que c'est en vain que je m'en remettrai à votre gratitude. Alors je vous laisse travailler seul ; vous me traitez de la même manière. Le temps change ; et tous deux nous perdons nos récoltes par manque de confiance et de garantie mutuelles. Tout cela c'est l'effet des principes naturels et inhérents à la nature humaine et de ses passions : comme ces passions et ces principes sont immuables, on peut penser que notre conduite, qui en dépend, doit l'être aussi et que ce serait en vain que des moralistes ou des politiques exerceraient sur nous leur influence subtile ou qu'ils tenteraient de changer le cours habituel de nos actions par souci de l'intérêt public. Et certes, si le succès de leur dessein avait dépendu de leur succès à corriger l'égoïsme et l'ingratitude des hommes, ils n'auraient jamais fait aucun progrès. (...) Tout ce à quoi ils peuvent prétendre, c'est de donner une nouvelle direction aux passions naturelles et de nous enseigner ce qui peut satisfaire nos appétits de manière oblique et artificielle mieux que par leurs mouvements précipités et impétueux. C'est de là que j'apprends à rendre service à autrui, sans lui porter une réelle tendresse ; car je prévois qu'il me rendra mon service dans l'attente d'un autre service du même genre, et pour maintenir la même réciprocité de bons offices avec moi ou avec les autres. En conséquence, une fois que je l'ai servi et qu'il est en possession de l'avantage qui naît de mon action, il est amené à jouer sa partie par prévision des conséquences de son refus.HUME
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Comment faire que les intérêts égoïstes de chacun s’harmonisent, afin que les hommes puissent vivre ensemble ? Loin d’estimer qu’on puisse changer la nature humaine, ou la motiver par le bien commun, Hume préconise de montrer comment les hommes peuvent travailler en vue de l’avantage mutuel, tout en étant motivés pas l’intérêt individuel.
La thèse de l’extrait peut se formuler ainsi : on ne doit pas modifier, mais comprendre et orienter les passions humaines, afin d’enseigner comment mieux les utiliser.
Le texte se découpe en trois parties.
La première, qui va jusqu’à : « … et de garanties mutuelles », montre les conséquences naturelles de la conduite humaine.
La deuxième partie, jusqu’à : « … fait aucun progrès. », explique que ces conséquences sont les effets de passions humaines immuables.
Enfin, la troisième partie montre comment il faut orienter ces passions, pour que chacun, ayant à l’esprit son avantage individuel, contribue néanmoins à l’avantage mutuel.
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