MACHIAVEL
EXEMPLES DE RECHERCHE
On doit bien comprendre qu'il n'est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d'observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu'il est souvent obligé, pour maintenir l'État, d'agir contre l'humanité, contre la charité, contre la religion même. Il faut donc qu'il ait l'esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent : il faut, comme je l'ai dit, que tant qu'il le peut il ne s'écarte pas de la voie du bien, mais qu'au besoin il sache entrer dans celle du mal [...]. Au surplus, dans les actions des hommes, et surtout des princes, qui ne peuvent être scrutées devant un tribunal, ce que l'on considère, c'est le résultat. Que le prince songe donc uniquement à conserver sa vie et son État: s'il y réussit, tous les moyens qu'il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde. MACHIAVEL
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« Conserver sa vie et son État », tel est l'unique souci du Prince. Ce n'est pas à la moralité de ses actions que le souverain sera jugé, mais à l'intelligence et à l'habileté dont il aura su faire preuve pour s'adapter aux « accidents de la fortune » et se maintenir au pouvoir. La fin l'emportant sur les moyens, le Prince devra savoir se montrer, selon les circonstances, tantôt sincère, bon et généreux, tantôt fourbe, cruel et impitoyable. La politique ainsi conçue devient une technique : il faut être efficace avant d'être moral, et le mal est légitime, dès lors qu'il sert les intérêts supérieurs de l'État.
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