MONTESQUIEU et la politique
EXEMPLES DE RECHERCHE
Dans les gouvernements despotiques, où, comme nous avons dit, on n'est déterminé à agir que par l'espérance des commodités de la vie, le prince qui récompense n'a que de l'argent à donner. Dans une monarchie, où l'honneur règne seul, le prince ne récompenserait que par des distinctions, si les distinctions que l'honneur établit n'étaient jointes à un luxe qui donne nécessairement des besoins: le prince y récompense donc par des honneurs qui mènent à la fortune. Mais, dans une république, où la vertu règne, motif qui se suffit à lui-même, et qui exclut tous les autres, l'État ne récompense que par des témoignages de cette vertu. C'est une règle générale, que les grandes récompenses, dans une monarchie et dans une république, sont un signe de leur décadence; parce qu'elles prouvent que leurs principes sont corrompus; que, d'un côté, l'idée de l'honneur n'y a plus tant de force; que, de l'autre, la qualité de citoyen s'est affaiblie. MONTESQUIEU
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À quoi bon être un citoyen méritant ? Que recevons-nous en échange de nos services? Devons-nous attendre une reconnaissance de la part de l'État ou considérer que nous n'avons fait que notre devoir et nous satisfaire de l'idée de notre utilité pour la communauté? La question appelle une réponse nuancée en fonction des types de régimes politiques : c'est ce que Montesquieu entend montrer dans ce passage, en proposant une typologie des formes politiques et des gratifications qui leur sont associées. Il évoque ensuite l'impact que peut avoir sur la qualité de la vie politique un changement dans le type de reconnaissance : il y a là un indicateur de décadence très fiable. Nous pourrons nous interroger tout particulièrement sur ce que Montesquieu nomme la « vertu » du citoyen de la République.
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