PASCAL: La preuve et la coutume
EXEMPLES DE RECHERCHE
Car il ne faut pas se méconnaître : nous sommes automate autant qu'esprit ; et de là vient que l'instrument par lequel la persuasion se fait n'est pas la seule démonstration. Combien y a-t-il peu de choses démontrées ! Les preuves ne convainquent que l'esprit. La coutume fait nos preuves les plus fortes et les plus crues ; elle incline l'automate, qui entraîne l'esprit sans qu'il y pense. Qui a démontré qu'il sera demain jour, et que nous mourrons ? Et qu'y a-t-il de plus cru ? c'est donc la coutume qui nous en persuade. Enfin il faut avoir recours à elle quand une fois l'esprit a vu où est la vérité, afin de nous abreuver et nous teindre de cette créance', qui nous échappe à toute heure ; car d'en avoir toujours les preuves présentes, c'est trop d'affaire. Blaise PASCAL.
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Contre l'autorité des Anciens, Pascal défend la légitimité du raisonnement et de l'expérience dans la recherche de la vérité scientifique : de même que l'individu, l'humanité progresse en accumulant des connaissances. Mais la conquête de la vérité ne reposera pas sur une méthode universelle comme chez Descartes.
L'affirmation initiale de Pascal est celle de la dualité de l'homme : l'homme est « automate autant qu'esprit ». Pascal ne pose pas par là seulement, ou précisément, la distinction classique du corps et de l'âme (bien que le dualisme cartésien soit ici évoqué). Son affirmation est certes celle d'un mécanisme à côté d'une spiritualité, mais d'un mécanisme doté d'une énergie, d'une spontanéité toute d'affectivité.
• Texte tiré des Pensées, éd. Brunschvicg, 252
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