PLATON: Tous au fond de la Caverne !
EXEMPLES DE RECHERCHE
- Tu décris là, dit-il, une image étrange et de bien étranges prisonniers. - Ils sont semblables à nous, dis-je. Pour commencer, crois-tu en effet que de tels hommes auraient pu voir quoi que ce soit d'autre, d'eux-mêmes et les uns des autres, si ce ne sont les ombres qui se projettent, sous l'effet du feu, sur la paroi de la grotte en face d'eux ? - Comment auraient-ils pu, dit-il, puisqu'ils ont été forcés leur vie durant de garder la tête immobile ? - Qu'en est-il des objets transportés ? N'est-ce pas la même chose ? - Bien sûr que si. - Alors, s'ils avaient la possibilité de discuter les uns avec les autres, n'es-tu pas d'avis qu'ils considéreraient comme des êtres réels les choses qu'ils voient ? - Si, nécessairement. - Et que se passerait-il si la prison recevait aussi un écho provenant de la paroi d'en face ? Chaque fois que l'un de ceux qui passent se mettrait à parler, crois-tu qu'ils penseraient que celui qui parle est quelque chose d'autre que l'ombre qui passe ? - Par Zeus, non, dit-il, je ne le crois pas. - Mais alors, dis-je, la situation qui résulterait de la libération de leurs liens et de la guérison de leur égarement, dans l'éventualité où, dans le cours des choses, il leur arriverait ce qui suit. Chaque fois que l'un d'entre eux serait détaché et contraint de se lever subitement, de retourner la tête, de marcher et de regarder vers la lumière, à chacun de ces mouvements il souffrirait, et l'éblouissement le rendrait incapable de distinguer ces choses dont il voyait auparavant les ombres. Que crois-tu qu'il répondrait si quelqu'un lui disait que tout à l'heure il ne voyait que des lubies, alors que maintenant, dans une plus grande proximité de ce qui est réellement, et tourné davantage vers ce qui est réellement, il voit plus correctement ? Surtout si, en lui montrant chacun des choses qui passent, on le contraint de répondre à la question : qu'est-ce que c'est ? Ne crois-tu pas qu'il serait incapable de répondre et qu'il penserait que les choses qu'il voyait auparavant étaient plus vraies que celles qu'on lui montre à présent ? - Bien plus vraies, dit-il. PLATON, La République, VII, 515a-515d.
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Ce passage, l’un des plus célèbres de Platon, intervient dans le cadre d’un entretien continu entre Socrate et quelque uns de ses disciples et amis sur la nature du politique. Platon fait ici émerger, par le biais d’une allégorie (une métaphore), le thème du rapport des hommes au monde sensible. Platon expose ici la problématique de l’ignorance humaine. La thèse platonicienne est que l’homme est originellement prisonnier de l’illusion qu’exerce sur lui le monde sensible.
Nous pouvons discerner trois moments distincts dans l’exposition platonicienne de sa thèse :
Platon, par l’intermédiaire de Socrate, présente les hommes comme prisonniers d’une réalité illusoire (lignes 1 à 6).
Cette illusion persiste par la représentation des objets réels (lignes 7 à 15).
Finalement la force de l’illusion contraste avec l’aveuglement qui résulte de l’exposition de la vérité au regard humain (lignes 16 à 28).
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