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EXEMPLES DE RECHERCHE
L'enseignement de l'écriture, ô roi, dit Theuth, accroîtra la science et la mémoire des Egyptiens ; car j'ai trouvé le remède de l'oubli et de l'ignorance.' Le roi répondit : ‘ingénieux Theuth, tel est capable de créer les arts, tel autre de juger dans quelle mesure ils porteront tort ou profit à ceux qui doivent les mettre en usage : c'est ainsi que toi, père de l'écriture, tu lui attribues bénévolement une efficacité contraire à celle dont elle est capable ; car elle produira l'oubli dans les âmes en leur faisant négliger la mémoire : confiants dans l'écriture, c'est du dehors, par des caractères étrangers, et non plus du dedans, du fond d'eux-mêmes qu'ils chercheront à susciter leurs souvenirs ; tu as trouvé le moyen, non pas de retenir, mais de renouveler le souvenir, et ce que tu vas procurer à tes disciples, c'est la présomption qu'ils ont la science, non la science elle-même ; car, quand ils auront beaucoup lu sans apprendre, ils ses croiront très savants, et ils ne seront le plus souvent que des ignorants de commerce incommode, parce qu'ils se croiront savants sans l'être. PLATON
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Remarque : la traduction du texte de Platon (tiré de Phèdre, 274 d-275 b) proposée ici étant assez infidèle, il conviendrait,, pour une meilleure intelligence de ce passage, de se reporter à celle de L. Robin (éd. Les Belles Lettres).
► L'écrit paraît devoir accroître la connaissance et la mémoire.
► C'est une erreur, car l'écrit tue l'activité vivante de la mémoire en suppléant artificiellement à sa paresse et à sa défaillance.
► En tant que substitut étranger il nous dispense de penser par nous-mêmes.
► Il crée ainsi la dangereuse illusion d'un savoir non critique.
éléments de réflexion
• Quelle conception de la science implique ce texte ?
• Quel est le rapport de la mémoire à la « science (connaissance) et à la pensée, notamment dans la perspective platonicienne (cf. la doctrine de la réminiscence) ?
• Le jugement de Platon n'est-il pas commandé par son ontologie qui fait du discours écrit un simulacre de la parole ? Cf. Phèdre, 276 b : « Le discours écrit est un simulacre du discours de celui qui sait, discours vivant et animé. »
• En quoi la parole vivante échappe aux critiques formulées contre le discours écrit ?
• Ne peut-on rapprocher ce texte des maximes de Montaigne : « Plutôt la tête bien faite que bien pleine. » ; « Fâcheuse suffisance qu'une suffisance pure livresque. » ?
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