ROUSSEAU
EXEMPLES DE RECHERCHE
C'est une erreur de distinguer les passions en permises et défendues, pour se livrer aux premières et se refuser aux autres. Toutes sont bonnes quand on en reste le maître ; toutes sont mauvaises quand on s'y laisse assujettir. Ce qui nous est défendu par la nature, c'est d'étendre nos attachements plus loin que nos forces : ce qui nous est défendu par la raison, c'est de vouloir ce que nous ne pouvons obtenir ; ce qui nous est défendu par la conscience n'est pas d'être tentés, mais de nous laisser vaincre aux tentations. Il ne dépend pas de nous d'avoir ou de n'avoir pas des passions, mais il dépend de nous de régner sur elles. Tous les sentiments que nous dominons sont légitimes ; tous ceux qui nous dominent sont criminels. Un homme n'est pas coupable d'aimer la femme d'autrui, s'il tient cette passion malheureuse asservie à la loi du devoir ; il est coupable d'aimer sa propre femme au point d'immoler tout à son amour. ROUSSEAUROUSSEAU
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DIRECTIONS DE RECHERCHE
• Pourquoi Rousseau fait-il le recensement de ce qui nous est défendu par la nature, par la raison, par la conscience ? Est-ce nécessaire à son argumentation ? Si oui, en quoi ?
• Les exemples invoqués dans la dernière phrase du texte nous éclairent-ils ? Si oui, en quoi ? Constituent-ils des preuves de ce qu'avance Rousseau ?
• Rousseau parle de « passions » et de « sentiments ». Ces deux termes ont-ils le même sens pour lui ? Si oui quel sens précis doit-on accorder ici à « sentiments » et « passions » ? Ces termes peuvent-ils être pris en d'autres acceptions ?
• Pour quelles raisons (explicites ou implicites) Rousseau soutient-il que « tous sentiments que nous dominons sont
victimes ; tous ceux qui nous dominent sont criminels » ?
• Que pensez-vous de l'affirmation de Rousseau « Il ne dépend pas de nous d'avoir ou de n'avoir pas de passions,
mais il dépend de nous de régner sur elles » ? Quel est ce « nous » qui peut avoir des passions mais non être (en quelque sorte) une passion ?
• Que veut faire apparaître Rousseau ? En quoi ce texte a-t -il un intérêt philosophique ?Éléments de l’introduction :
- Rousseau aborde le thème des passions, plus précisément, de leur statut moral.
- Il répond au problème suivant : dans quelle mesure est-on responsable de ses passions ?
- Les enjeux du texte sont les suivants : s’il s’avère que nous ne sommes pas responsables de nos passions, ne faut-il pas alors admettre que céder à toutes nos pulsions est permis ? A l’inverse, si nous en sommes responsables, comment alors ne pas mourir sous le poids écrasant de la culpabilité ? L’enjeu est donc de situer notre responsabilité vis-à-vis des passions entre ses deux extrêmes.
- Il défend la thèse selon laquelle nous ne sommes pas responsables du fait toujours légitime d’avoir des passions. Savoir les dominer dans l’action est en revanche notre responsabilité.
- (Plan du texte) L’argumentation s’articule en deux moments : le premier examine la légitimité des passions en tant que telles. Le second fonde la responsabilité dans le rapport de l’action aux passions.
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