Jean-Paul SARTRE et le langage
EXEMPLES DE RECHERCHE
Le mot du langage commun est à la fois trop riche (il déborde de loin le concept par son ancienneté traditionnelle, par l'ensemble de violences et de cérémonies qui constitue sa « mémoire », son « passé vivant ») et trop pauvre (il est défini par rapport à l'ensemble de la langue comme détermination fixe de celle-ci et non comme possibilité souple d'exprimer le neuf). Dans les sciences exactes, quand le neuf surgit, le mot pour le nommer est inventé simultanément par quelques-uns et adopté rapidement par tous [...]. Mais l'écrivain - bien qu'il lui arrive d'inventer des mots - a rarement recours à ce procédé pour transmettre un savoir ou un affect. Il préfère utiliser un mot « courant » en le chargeant d'un sens nouveau qui se surajoute aux anciens : en gros, on dirait qu'il a fait voeu d'utiliser tout le langage commun et lui seulement, avec tous les caractères désinformatifs qui en limitent la portée. Si l'écrivain adopte le langage courant, ce n'est donc pas seulement en tant que le langage peut transmettre un savoir mais aussi en tant qu'il ne le transmet pas. Jean-Paul SARTRE
![]()
- Sartre se livre ici à une comparaison entre trois types de langages : le langage commun, le langage scientifique (abordé brièvement) et le langage de l'écrivain, mais c'est pour caractériser en quoi consiste la pratique littéraire. L'examen des deux premiers cas doit être mis au service du troisième.
Corrigé directement accessible
Le corrigé du sujet "Jean-Paul SARTRE et le langage" a obtenu la note de :
aucune note
Jean-Paul SARTRE et le langage