Sigmund FREUD, Le Malaise dans la culture
EXEMPLES DE RECHERCHE
« Beauté, propreté et ordre occupent une position particulière parmi les exigences de la culture. » Nous reconnaissons donc le niveau de culture d'un pays quand nous trouvons qu'en lui est entretenu et traité de façon appropriée tout ce qui sert à l'utilisation de la terre par l'homme et à la protection de celui-ci contre les forces de la nature, donc brièvement résumé : ce qui lui est utile. [...] Mais il nous faut poser encore d'autres exigences à la culture [...] nous saluons aussi comme culturel ce que font les hommes quand nous voyons leur sollicitude se tourner vers des choses qui ne sont pas du tout utiles et sembleraient plutôt inutiles [...]. Nous remarquons bientôt que l'inutile, dont nous attendons qu'il soit estimé par la culture, c'est la beauté ; nous exigeons que l'homme de la culture vénère la beauté là où il la rencontre dans la nature et qu'il l'instaure dans des objets, pour autant que le permet le travail de ses mains. Il s'en faut de beaucoup que nos revendications envers la culture soient par là épuisées. Nous réclamons encore de voir les signes de la propreté et de l'ordre. [...] Toute espèce de saleté nous semble incompatible avec la culture ; de même nous étendons au corps humain l'exigence de propreté, nous sommes étonnés d'apprendre quelle mauvaise odeur la personne du Roi- Soleil répandait habituellement [...]. Bien plus, nous ne sommes pas surpris si quelqu'un va jusqu'à ériger l'usage du savon en étalon de la culture. Il en est de même de l'ordre qui, tout comme la propreté, se rapporte totalement à l'oeuvre de l'homme. [...] Le bienfait de l'ordre est tout à fait indéniable, il permet à l'homme une meilleure utilisation de l'espace et du temps tout en ménageant ses forces psychiques. [...] Beauté, propreté et ordre occupent manifestement une position particulière parmi les exigences de la culture. Sigmund FREUD, Le Malaise dans la culture, trad. P. Cotet, R. Lainé, J. Stute-Cadiot, © PUF, « Quadrige », 2002.
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Dans cet extrait de Malaise dans la culture ( p 40 à 42), Freud se demande à partir de quels critères on peut évaluer le degré de culture d’un pays. La culture désigne tout ce qui dans l’activité humaine s’oppose à la nature, c’est-à-dire ce qui est irréductiblement humain. « La beauté, la propreté et l’ordre » occuperaient une place particulière dans la culture dans la mesure où ces trois concepts constitueraient les conditions nécessaires et suffisantes de la culture en tant que telle. Il s’agirait alors de justifier les raisons pour lesquelles la culture se reconnaîtrait à partir de ses seuls principes. Le problème de notre texte est donc : Quels critères distinctifs permettent de reconnaître le monde irréductiblement humain de la culture ?
Dans une première partie qui va du début jusqu’à « il s’en faut de beaucoup », Freud se demande si l’utilité peut constituer un critère suffisant pour reconnaître la culture ou bien si dans une seconde partie elle doit être complétée par d’autres qui échapperaient au critère de l‘utile comme la beauté. La phrase « il s’en faut de beaucoup que nos revendications envers la culture soient par là épuisées » fait la transition entre les deux parties. Enfin, Freud énonce deux autres critères de la culture que sont la propreté et l’ordre dont il nous faudra faire la critique.
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