On admet volontiers que l’âme et le corps entretiennent une relation conflictuelle : le corps, siège des passions, des désirs, tend à détourner l’âme de la connaissance. Ainsi l’étude est souvent pénible parce qu’elle exclut toute forme de plaisir sensible. Mais doit-on pour autant affirmer que le corps est la prison de l’âme de sorte que si l’âme en était détachée, elle serait plus libre ? Que serions-nous sans corps ? L’âme et le corps entretiennent-ils exclusivement des rapports de force ou bien peuvent-ils co-exister pacifiquement ?
Le matérialisme comme le spiritualisme classiques ont posé le problème des rapports de l'âme et du corps en termes cartésiens. dans l'espace. Dans ces conditions, il est évidemment impossible aussi bien de comprendre les rapports de l'âme et du corps que de les réduire l'un à l'autre. Je ne comprends par les rapports de l'âme et du corps tant que je considère le corps comme un simple objet dans l'espace que je puis voir, toucher, explorer par des méthodes scientifiques. Mais ce corps purement spatial, ce corps-objet, ce n'est pas mon corps, c'est le corps d'autrui ou bien le cadavre que les étudiants dissèquent. En fait mon propre corps n'est pas connu comme un objet, mais j'éprouve de l'intérieur sa présence vivante. Mon corps n'est vraiment objet pour moi que dans les miroirs. Et, comme dit à la fois plaisamment et très profondément M. Ruyer, « si les miroirs n'existaient pas, nous serions beaucoup moins portés à tomber dans l'illusion de la dualité corps-esprit ». Dans le miroir j'ai un corps.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Il convient de distinguer les illusions des sens et les illusions intellectuelles. Les premières ont une origine physiologique. Les secondes ont pour fondement les désirs et les passions.
Se dit des doctrines philosophiques selon lesquelles il n'existe que de la matière, et qu'il n'y a donc ni esprit ni âme ni Dieu.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.
Le monde sensible est le monde tel que nous le percevons à travers nos sens, par opposition au monde intelligible, qui est saisi par l'intelligence.
Doctrine consistant à soutenir que l'Esprit ne se réduit pas à la Vie et que la Vie ne se réduit pas à la matière.