Prouver son amitié, c’est apporter la preuve que celle-ci existe. Cela suppose d’une part de pouvoir identifier l’amitié, c'est-à-dire, de déterminer des critères permettant de la reconnaître, d’autre part que ces critères soient acceptés par celui à qui il s’agit de prouver son amitié. Mais autrui, précisément, n’est pas moi. La question est donc de savoir comment de tels critères peuvent s’établir en commun.
I – A quoi reconnaît-on une amitié ?
Quand bien même nous établirions les critères de l’amitié, il faudrait encore démontrer que nous répondons bien à ces critères. On ne peut pas se contenter, pour apporter une preuve, d’affirmer son amitié pour quelqu’un ; il faut encore montrer que nous la ressentons effectivement.
II – Comment démontrer qu’on éprouve de l’amitié ?
Il
est normal qu'une amitié de ce genre soit stable, car en elle sont réunies
toutes les qualités qui doivent appartenir aux amis. Toute amitié, en effet,
a pour source le bien ou le plaisir, bien ou plaisir envisagés soit au sens
absolu, soit seulement pour celui qui aime, c'est-à-dire en raison d'une
certaine ressemblance ; mais dans le cas de cette amitié, toutes les
qualités que nous avons indiquées appartiennent aux amis par eux-mêmes (car
en cette amitié les amis sont semblables aussi pour les autres qualités) et
ce qui est bon absolument est aussi agréable absolument. Or ce sont là les
principaux objets de l'amitié, et dès lors l'affection et l'amitié existent
chez ces amis au plus haut degré et en la forme la plus excellente. »
Aristote distingue l'amitié vertueuse,
l'amitié utile et l'amitié hédoniste. La seconde recherche chez l'autre des
avantages, la troisième recherche le plaisir. Cependant, elles sont toutes
deux de véritables amitiés (et non des fausses amitiés). La première jouit
d'un primat en ce qu'elle procure les mêmes bienfaits que les deux autres.
Elle consiste en effet à se conduire vis-à-vis d'autrui de manière
vertueuse, c'est-à-dire à lui faire plaisir et à être bon avec lui.
Cela peut constituer un ensemble de critères
de reconnaissance de l'amitié. Montrer que ces critères sont remplis revient
à prouver qu'il y a bien amitié.
Qui ne comporte aucune restriction ou r�serve, qui est valable pour tous et en tous temps. S'oppose � relatif. Ce qui est absolu n'est pas consid�r� comme un rapport � autre chose.
Ce terme a un sens usuel qui diff�re de son sens initial. Affection d�signe la modification d'un �tre vivant, et non, comme on l'entend commun�ment, le penchant d'un �tre pour un autre.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
Acte par lequel un avocat reçoit un mandat de son client pour le représenter et l'assister dans un procès.