L'animal est incapable de penser. Il ne fait que réagir face aux circonstances dans lesquelles il se trouve. Cela prouve sa nature mécanique.
MAIS...
Les animaux ne sont pas des machines. A la différence de l'automate, ils sont capables de connaître. Si leur comportement est toutefois régulier et prévisible, c'est que leur intelligence est bornée.
Enfin, si un corps animal ou un automate peut accomplir un nombre limité de tâches, parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà. Ce qui montre qu'ils agissent par la disposition de leurs organes, et non par connaissance. Ils sont dépourvus de pensée ou d'esprit. Il n'y a que l'homme à disposer de cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en toute occurrence afin d'agir comme il convient. Chaque organe de la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé. Il lui faudrait - ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faire autant de choses que notre raison nous le permet.Quelle stratégie adopter ?L'analyse du sujet doit s'attacher, comme nous l'avons dit, à faire comprendre le sens de la comparaison de l'animal à une machine. Au premier abord, cette comparaison semble bien réductrice, et l'on peut choisir de consacrer la première partie de cette dissertation à souligner les différences apparentes entre l'animal et la machine. Pour ce faire, signalons une référence très précieuse : le Discours à Madame de la Sablière, de Jean de La Fontaine (extrait du livre IX des Fables).
I) Les animaux sont comparables à des machines.
a) La physique explique les mouvements du corps. b) L'animal est purement corporel. c) Les performances de l'animal prouvent sa nature mécanique.
II) Les animaux ne sont pas comparables à des machines.
a) L'aminal a un esprit. b) L'animal a une certaine forme d'intelligence.
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Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.