Si nous entendons par apparence tout aspect d'une chose en tant qu'il est considéré comme différent de la chose elle-même, de la réalité, dont l'« apparence « serait ainsi l'antonyme, il va de soi que l'apparence est par définition fausse et donc trompeuse. Dès lors la question n'a plus guère de sens. En revanche, si nous entendons par apparence ce qui nous apparaît, c'est-à-dire que nous percevons, on peut en effet se poser la question du caractère trompeur ou non de l'apparence, c'est-à-dire la question du caractère trompeur des sens.
Introduction
I. Analyse des conditions qui rendent possible le jugement : « l'apparence est trompeuse «.
1. Toute apparence est-elle comme telle trompeuse? 2. Il doit exister un principe qui permet de juger de l'apparence. 3. Ce principe n'est pas l'apparence elle-même.
II. Par quel accès à l'être jugeons-nous de l'apparaître?
1. L'être, l'intériorité, posés comme principes séparés de l'apparaître, ne permettent pas de juger de l'apparaître. 2. Le principe qui permet de juger des apparences est une exigence d'unité appliquée aux apparences. 3. Il n'y a donc que des apparences. Leurtromperie réside dans leur caractère partiel.
III. Ce n'est pas l'apparence qui trompe, mais le sujet qui se trompe à son propos.
1. L'unité qui permet de juger des apparences peut être elle-même une apparence. 2. Origine de cette confusion du vrai et du paraître vrai : la précipitation du sujet. 3. La tromperie de l'apparence est fonction de la qualité de l'esprit auquel elle apparaît.
Conclusion
Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.