L'art est l'oeuvre de la liberté de l'esprit. L'artiste, parce qu'il crée, invente un nouveau monde, un monde qui échappe aux nécessités et aux contraintes de la vie quotidienne et triviale. L'art est une école de liberté. Mais, comme illusion, l'art est une fuite de la réalité, une sphère stérile de contemplation. La liberté réelle, au contraire, exige engagement et combat. L'art ne peut donc nous aider à être libre.
Mais il doit suivre le « mode
d'emploi » et viser l'utilité. La première différence entre
l'art et la technique concerne le rapport à la science ou au
savoir. Alors que la technique consiste en la mise en
application d'une théorie, l'idée vient à l'artiste au fur et à
mesure qu'il crée. Par exemple, l'architecte conçoit et dessine
sa maison avant de la construire. En revanche, « un beau vers
n'est pas d'abord en projet et ensuite fait; mais il se montre
beau au poète; et la belle statue se montre belle au sculpteur
au fur et à mesure qu'il la fait » (Alain, Système des
beaux-arts). a Cela explique qu'un technicien puisse reproduire
la même oeuvre à l'infini et à l'identique, alors que la
création artistique reste toujours unique : « la règle du beau
n'apparaît que dans l'oeuvre, et y reste prise, en sorte qu'elle
ne peut servir jamais, d'aucune manière, à faire une autre
oeuvre » (idem). L'oeuvre belle peut servir ensuite de modèle à
d'autres, mais elle ne peut jamais être reproduite.
Enfin, la technique se caractérise par son utilité. Elle entend
apporter du confort à l'homme, et vise à lui rapporter sur le
plan économique, en lui faisant par exemple gagner en
productivité. L'art, en revanche, se caractérise par son aspect
désintéressé.
A partir du XVIIe siècle, le terme de "beaux-arts" est utilisé pour distinguer les arts qui visent la représentation du beau des "arts" qui sont de simples techniques (menuiserie, par exemple). Les beaux-arts comprennent l'architecture, la sculpture, la peinture, la danse, la musique et la poésie. De nos jours, le terme a une acception plus restreinte et désigne surtout les arts plastiques (architecture, gravure, peinture, sculpture).
En philosophie, attitude de l'esprit qui s'absorbe dans son objet ou qui accède à une réalité supérieure.
Se dit d'une activité qui ne répond pas à un intérêt d'ordre pratique ou pécuniaire. Un geste désintéressé est un geste dont on n'attend rien en retour.
Attitude qui consiste à mettre son art ou sa pensée au service d'une cause politique. La notion d'engagement est devenue à la mode après 1945 et l'existentialisme.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Il convient de distinguer les illusions des sens et les illusions intellectuelles. Les premières ont une origine physiologique. Les secondes ont pour fondement les désirs et les passions.
Rendement d'un travail intellectuel ou manuel par heure. Une bonne productivité consiste à accomplir un maximum de travail en un minimum de temps.
Du grec "tecknè", "art, métier". Procédés de travail ou de production qui supposent un savoir-faire. La technique désigne aussi les applications de la science proprement dite.