POUR DÉMARRER La philosophie, dont le rôle est d'atteindre l'irréductible et l'irréversible, s'oppose par cet aspect à l'intelligence, particulièrement sous sa forme scientifique, qui ne fonctionne que sur le répétitif et l'identique : la philosophie doit combattre les tendances naturelles de l'esprit et de l'intelligence. Bergson nous expose dans ce texte la très haute idée qu'il se fait de la philosophie.
CONSEILS PRATIQUES Décrivez bien la démarche de Bergson, qui vous indique d'abord pourquoi l'intelligence recherche le même, puis en quoi la science introduit de la rigueur dans cette recherche, enfin en quoi cette science échoue : la philosophie doit alors prendre la relève de la science en luttant contre la pente naturelle de l'intelligence. Insistez bien sur l'intérêt philosophique de ce texte qui introduit des limites à la puissance de la science et de l'intelligence humaine, limites que la philosophie doit dépasser.
Notre intelligence, telle que l'évolution de la vie l'a modelée, a pour fonction essentielle d'éclairer notre conduite, de préparer notre action sur les choses, de prévoir, pour une situation donnée, les événements favorables ou défavorables qui pourront s'ensuivre. Elle isole donc instinctivement, dans une situation, ce qui ressemble au déjà connu : elle cherche le même, afin de pouvoir appliquer son principe que « le même produit le même ». En cela consiste la prévision de l'avenir par le sens commun. La science porte cette opération au plus haut degré possible d'exactitude et de précision, mais elle n'en altère pas le caractère essentiel. Comme la connaissance usuelle, la science ne retient des choses que l'aspect répétition. Si le tout est original, elle s'arrange pour l'analyser en éléments ou en aspects qui soient à peu près la reproduction du passé. Elle ne peut opérer que sur ce qui est censé se répéter, c'est-à-dire sur ce qui est soustrait, par hypothèse, à l'action de la durée. Ce qu'il y a d'irréductible et d'irréversible dans les moments successifs d'une histoire lui échappe. Il faut, pour se représenter cette irréductibilité et cette irréversibilité, rompre avec des habitudes scientifiques qui répondent aux exigences fondamentales de la pensée, faire violence à l'esprit, remonter la pente naturelle de l'intelligence. Mais là est précisément le rôle de la philosophie. Bergson
Bergson oppose le temps spatialisé, quantitatif, cad le temps de l'horloge, divisible en mois, jours, minutes, etc., au temps vécu, qualitatif, que l'on saisit intérieurement comme formant un tout, une durée, un flux continu.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Qui ne peut pas être réduit ou supprimé.
Caractère de ce qui est parcouru que dans un seul sens. Le temps est irréversible parce que je ne peux jamais revenir en arrière. Je peux revenir au même point dans l'espace, je peux recommencer quelque chose mais je serai plus âgé !
L'expression doit être prise comme synonyme de bon sens, cad la manière de raisonner qui est commune à tous les hommes.
Application brutale de la force par des moyens physiques ou psychologiques non maîtrisés par la raison.
Du latin violentia, "abus de la force". A l'origine, le terme désigne le fait "d'agir sur quelqu'un ou de le faire agir contre sa volonté, en employant la force ou l'intimidation.