Où trouver « le roc ou
l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les
exigences de rigueur et de radicalité de notre auteur, et à quel
point il a pris acte de la suspicion que la révolution
galiléenne avait jetée sur les sens (qui nous ont assuré que le
soleil tournait autour de la Terre) et sur ce que la science
avait cru pouvoir démontrer.
« Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je
voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait
nécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose. Et
remarquant que cette vérité : je pense donc je suis, était si
ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des
sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que
je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe
de la philosophie que je cherchais. »
Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme
pensée. Que ce que je pense soit vrai ou faux, je pense. Et si
je pense, je suis. Le néant ne peut pas penser. La première
certitude que j'ai est donc celle de mon existence, mais comme
pure pensée, puisque, en toute rigueur, je n'ai pas encore de
preuve de l'existence de mon corps. Quand bien même je nierais
que le monde existe, que mon corps existe, que je puisse penser
correctement, je ne pourrais remettre en cause ce fait : je
pense, et par suite, je suis.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
Du latin revolutus, qui a donné en bas latin revulotio. Revolutus signifie: révolu, dont le cycle est achevé. En astronomie, une révolution désigne le retour périodique d'un astre sur son orbite. En ce qui concerne les choses humaines, le mot désigne un bouleversement. C'est à partir du XVIIIe siècle qu'il prendra un autre sens: fondation d'un ordre nouveau.
Ce qui n'a pas d'être. La non-existence. "Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant" (Descartes). Pour Bergson, le néant absolu est une "pseudo-idée". Pour Heidegger, il est limitation de l'existant.