On peut définir le rêve comme une hallucination nocturne ou plus exactement soit comme la production psychique survenant pendant le sommeil et pouvant être partiellement mémorisée dont le songe est un synonyme, soit comme une représentation, plus ou moins idéal ou chimérique soit encore un irréel. Or de ces trois définitions on peut constater que le point commun est un écart ou un décalage avec la réalité ou plutôt entre le perçu et le fiction donc entre la perception et l’imagination. Le problème reste cependant que lors du sommeil notamment ou plus simplement avec ce que nous appelons le rêve nous ne faisons pas toujours la différence avec la réalité dans la mesure où ce dernier peut se recouvrir de l’apparence de la réalité. La question est alors : « comment savons-nous que nous ne rêvons pas ? «. Cette interrogation est d’autant plus importante et prend toute son acuité notamment si on l’inscrit cette réflexion au cœur et à travers le prisme des concepts de vérité et d’erreur. En effet, il est nécessaire que définir un critère entre le réel et le fictif particulièrement en vue du développement et de la fécondité cognitive d’une science.
C’est donc singulièrement à l’aune d’une réflexion épistémologique que va se porter notre attention. Il s’agira alors de déterminer un critère ou un ensemble de critère nous permettant de faire une distinction entre rêve et réalité (1ère partie) tout en en cherchant les limites possibles s’il y en a (2nd partie) et dès lors envisager une solution satisfaisante si tel est le cas (3ème partie).
cette incertitude si générale touchant le sommeil, que je ne
pouvait distinguer de la veille :car à présent j'y rencontre une
très notable différence, en ce que notre mémoire ne peut jamais
lier et joindre nos songes les uns aux autres avec toute la
suite de notre vie, ainsi qu'elle a de coutume de joindre les
choses qui nous arrivent étant éveillés. Et, en effet, si
quelqu'un, lorsque je veille, m'apparaissait et disparaissait de
même, comme font les images que je vois en dormant, en sorte que
je ne pusse remarquer ni d'où il viendrait, ni où il irait, ce
ne serait pas sans raison que je l'estimerais un spectre ou un
fantôme, formé dans mon cerveau, et semblable à ceux qui s'y
forment quand je dors, plutôt qu'un vrai homme. Mais lorsque
j'aperçois des choses dont je connais distinctement et le lieu
d'où elles viennent, et celui où elles sont, et le temps auquel
elles m'apparaissent, et que, sans aucune interruption, je puis
lier le sentiment que j'en ai, avec la suite du reste de ma vie,
je suis entièrement assuré que je les aperçois en veillant, et
non point dans le sommeil. Et je ne dois en aucune façon douter
de la vérité de ces choses-là, si après avoir appelé tous mes
sens, ma mémoire et mon entendement pour les examiner, il ne
m'est rien rapporté par aucun d'eux, qui ait de la répugnance
avec ce qui m'est rapporté par les autres.
Je peux savoir que je ne rêve pas
lorsque mon entendement est capable d'examiner mes perceptions.
c)
la sensation jugée
La contribution de l'entendement
nous conduit à donner pour finir une définition plus précise de
la perception, distinguée de la sensation.
ROUSSEAU, Emile ou de
l'éducation, p. 264-265, 269.
« Les idées simples ne sont que
des sensations comparées. Il y a des jugements dans les simples
sensations aussi bien que dans les sensations complexes, que
j'appelle idées simples.
Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.
Faculté de connaître et de comprendre.
Ce terme désigne tout ce qui concerne les activités de l'esprit. Dès lors qu'on parle d'esprit, on est bien obligé d'admettre que l'homme en sait plus sur ce qu'il pense que sur les raisons qui le déterminent à penser et à agir.
Voie de recours de second degré permettant la réformation ou la confirmation d'une décision prise en première instance.