Le problème de ce texte est le suivant : faut-il considérer la force logique - celle de la démonstration - comme un fétu de paille devant les forces plus concrètes, parce que matérielles, de la société, du pouvoir politique, des mouvements historiques, ou bien faut-il voir au contraire dans la force des idées une force réelle, capable de rivaliser sur le terrain des conditions historiques ?
La réponse de COMTE est sans ambiguïté : il ne faut pas sous-estimer la force démonstrative : elle n'est pas seulement théorique, mais pousse véritablement les hommes à intégrer dans leurs décisions pratiques.
COMTE exprime ainsi une véritable confiance dans la raison, conforme à la philosophie du positivisme.
On ne doit pas, sans doute, exagérer l'influence de l'intelligence sur la conduite des hommes. Mais certainement, la force de la démonstration a une importance très supérieure à celle qu'on lui a supposée jusqu'ici. L'histoire de l'esprit humain prouve que cette force a souvent déterminé, à elle seule, des changements dans lesquels elle avait à lutter contre les plus grandes forces humaines réunies. Pour n'en citer que l'exemple le plus remarquable, c'est la seule puissance des démonstrations positives qui a fait adopter la théorie du mouvement de la terre, qui avait à vaincre non seulement la résistance du pouvoir théologique, encore si rigoureux à cette époque, mais surtout l'orgueil de l'espèce humaine tout entière, appuyé sur des motifs les plus vraisemblables qu'une idée fausse ait jamais eus en sa faveur. Des expériences aussi décisives devraient nous éclairer sur la force prépondérante qui résulte des démonstrations véritables. C'est principalement parce qu'il n'y en a jamais eu encore dans la politique, que les hommes d'Etat se sont laissés entraîner dans de si grandes aberrations pratiques. Que les démonstrations paraissent, les aberrations cesseront bientôt.
Ce qui est soumis à la causalité et n'a aucune marge de liberté et d'indépendance.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Doctrine fondée par Auguste Comte, selon laquelle on ne peut connaître que ce qui est scientifiquement observable.
Attitude de la conscience qui refuse d'admettre ce que le travail psychanalytique lui révèle.