Dans ses deux acceptions, le juste se comprend toujours par la conformité ou la correspondance de nos actions à une norme de justice. Au niveau moral, tout d’abord, il désigne ce qui correspond à l’idée de la justice, à l’ordre moral ou au devoir. Au niveau juridique, ensuite, il consiste en ce qui est conforme au droit positif et à la légalité. Le juste, ainsi compris comme la conformité à une norme de justice, suppose nécessairement des critères. Le rôle de ces derniers est aussi bien évaluatif que sélectif : il s’agit de déterminer si une action est conforme ou non à la norme définissant la justice.
On peut considérer que la relativité des critères du juste est fondée sur la relativité des normes de justice prises en compte. Par exemple, les lois ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, de sorte qu’elles constituent des critères seulement relatifs du juste. De même chacun peut-il évaluer une action selon sa propre idée de la justice. Cependant, les critères du juste peuvent reposer sur une évaluation particulière sans nécessairement tomber dans la relativité, à partir du moment où ils restent subordonnés à une norme absolue de la justice. La jurisprudence nous en donne un bon exemple : un cas particulier n’est pas toujours compris sous une loi générale et fait appel à la propre évaluation du juge, qui définit ainsi une norme valant pour tous. Par conséquent, notre problème consistera à déterminer si les critères du juste peuvent échapper à toute relativité normative.
S'agit-il de le fonder sur l'idée de la justice et de régler les lois sur ses exigences ? Or, pour Pascal, les princes ignorent ce qu'est la justice universelle, et c'est cette thèse qu'il va tenter de démontrer dans ce texte.S'ils connaissaient une telle justice, en effet, ils n'auraient pas établi cette règle, « la plus générale de toutes celles qui sont parmi les hommes «, qui consiste à affirmer que « chacun suive les moeurs de son pays « et la conception de la justice que les traditions développent chacune en particulier. Descartes lui-même, dans le Discours de la méthode, reprendra à son compte une telle règle, lorsqu'il adoptera une « morale provisoire « pour accompagner l'épreuve du doute : suivre les moeurs de son pays et les valeurs qu'elles établissent.Une telle règle, si communément admise, prouve que nul n'a pu déterminer la justice universelle, celle qui se serait imposée à tous les peuples avec l'évidence de la vérité. Si une telle vérité existait, elle aurait soumis tous les peuples, non par la contrainte qu'imposent les guerres, mais par la seule force de la reconnaissance « de la véritable équité «. Celle-ci se serait imposée d'elle-même, enracinée (« plantée «) dans le coeur des hommes et dans leurs États, en tout lieu et en tout temps.Or, l'histoire nous montre une « relativité « des conceptions du juste et de l'injuste qui parle d'elle-même. Ce qui est juste ici est considéré comme blâmable là et réciproquement. Ce qui est le bien en France (au-deçà des Pyrénées) est une erreur ou un vice en Espagne (au-delà des Pyrénées).
Ensemble des lois écrites en vigueur dans une société, un pays.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Art d'interpréter la loi afin de l'appliquer aux faits nouveaux que la loi ne pouvait pas avoir prévus.
Règle ou modèle, fondant tout jugement de valeur.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Eléments du langage qui associent d'une façon conventionnelle une suite de sons et un concept.
Ensemble des décisions rendues par les tribunaux faisant ressortir une tendance sur un problème donné.
Voie de recours de second degré permettant la réformation ou la confirmation d'une décision prise en première instance.