L'idée essentielle de ce texte est la thèse suivante : « Ce qui, parmi nos actions extérieures, permet d'assurer que notre corps n'est pas seulement une machine, mais qu'il a aussi en lui une âme, ce sont les paroles ou autres signes faits à propos des sujets qui se présentent sans se rapporter à aucune passion. » Cette thèse peut être considérée comme la solution d'un problème que l'on pourrait formuler ainsi : « Comment peut-on être certain que notre corps possède une âme? » ou : « Quelles sont, parmi les actions extérieures, mouvements et cris, celles qui nous assurent que notre corps a une âme? » « Il n'y a aucune de nos actions extérieures qui puisse assurer ceux qui les examinent que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu'il y a aussi en lui une âme qui a des pensées, excepté les paroles ou autres signes faits à propos des sujets qui se présentent, sans se rapporter à aucune passion. Je dis les paroles ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en même façon que nous de la voix; et que ces signes soient à propos, pour exclure le parler des perroquets, sans exclure celui des fous, qui ne laisse pas d'être à propos des sujets qui se présentent, bien qu'il ne suive pas la raison; et j'ajoute que ces paroles ou signes ne se doivent rapporter à aucune passion, pour exclure non seulement les cris de joie et de tristesse, et semblables, mais aussi tout ce qui peut être enseigné par artifice aux animaux; car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu'elle la voit arriver, ce ne peut être qu'en faisant que la prolation de cette parole devienne le mouvement de quelqu'une de ses passions; à savoir, ce sera un mouvement de l'espérance qu'elle a de manger, si l'on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise, lorsqu'elle l'a dit, et ainsi toutes les choses qu'on fait faire aux chiens, aux chevaux et aux singes, ne sont que des mouvements de leur crainte, de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu'ils les peuvent faire sans aucune pensée. » Descartes.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.
Eléments du langage qui associent d'une façon conventionnelle une suite de sons et un concept.