Pourquoi parler ici d’ « esthétique « ? Le mot vient du grec « aisthèsis « signifiant sensation, appréhension sensible, par les sens.
Or, précisément la beauté est affaire de sensibilité, d’émotions, de goût. L’esthétique concerne donc la façon dont la sensibilité humaine est affectée par des objets, fussent-ils naturels (un coucher de soleil) ou crées (une oeuvre). Elle ne considère pas l’objet dans sa réalité objective (rationnelle), mais la subjectivité en rapport avec lui. Qu’est-ce qui me fait dire qu’une oeuvre est belle ?
Lorsque je dis « c’est beau «, je prononce un jugement de valeur. Ce jugement de goût n’est pas un jugement de connaissance (il n’est pas fondé en objectivité mais en subjectivité). Ce jugement ne détermine pas son objet, il ne m’apprend rien sur lui. Il me renseigne seulement sur le sujet - en rapport avec l’objet - qui le prononce. Il exprime le plaisir esthétique que j’éprouve à contempler tel objet. En disant « c’est beau «, je dis que ma perception est heureuse, que « cela me plaît «. Ce jugement de goût est dit « réfléchissant « car il concerne en priorité le fonctionnement de l’esprit du sujet. C’est MOI qui juge beau ce coucher de soleil : la beauté n’est pas contenue DANS l’objet, je la lui attribue. Je la qualifie de « belle « ou « laide « d’ailleurs.
PROBLÉMATIQUE :
Le jugement de goût est-il seulement subjectif comme nous venons de l’expliquer, ou est-il fondé sur l’objet ?
Notons que le mot « goût « se met à signifier la faculté de juger le beau à la fin du XVIIe siècle. Auparavant ce terme ne désignait que l’un des cinq sens.
Le paradoxe est le suivant : nous disons « C’est beau «, comme si la beauté était dans l’objet, et nous ajoutons souvent : « à chacun ses goûts «, comme si la beauté n’était que dans le sujet individuel.
Il faudra examiner deux questions :
· La beauté est-elle dans l’objet ?
· Si elle ne l’est pas, le jugement de goût peut-il être universel ?
Terme général désignant toutes les réactions affectives à une excitation extérieure.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Possibilité, capacité, qui ne se traduit pas forcément par un acte.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.
Caractère d'une réalité qui peut être attestée par l'expérience, qui est la même pour tous.
Affirmation qui semble aller contre les idées communément admises ou qui semble contradictoire.
Le monde sensible est le monde tel que nous le percevons à travers nos sens, par opposition au monde intelligible, qui est saisi par l'intelligence.
En linguistique, l'un des deux éléments constituant le signe. LE signifiant est le support phonétique, visuel
Attitude d'une personne qui juge, pense ou apprécie en fonction de sa conscience, de ses opinions et ses goûts. En philosophie, on parle de subjectivisme pour définir un système de pensée qui accorde une place prépondérante au sujet pensant.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.