Si l'homme veut bien être honnête avec lui-même, il doit reconnaître qu'il pense et agit en économiste. Tout ce qu'il échange, biens, paroles, sentiments, doit d'une façon ou d'une autre servir ses intérêts. Toutefois, la notion d'échange, avant d'avoir un sens économique, a un sens moral. Si je n'aime qu'en vu d'être aimé, je nie la notion même d'amour. Nulle sociabilité possible sans échanges désintéressés.
- Le potlatch, comme pratique sociale, montre au contraire un échange dont les objets sont voués à une consommation sans usage : ce sont sans doute des biens, mais ils sont destinés à disparaître dans la surenchère des dons et contre-dons.
a) Le sociologue français
Marcel Mauss s'est intéressé au don dans les sociétés primitives. Étudiant
les tribus du nord-ouest de l'Amérique du Nord, il reprend le vocable
chinook du « potlatch », ce qui à l'origine, signifie « nourrir » ou «
consommer ». Cette pratique consiste en un don obligé, qui se caractérise à
la fois par l'obligation de donner et de rendre ces dons. Mauss met en avant
le caractère systématique de ces pratiques, organisées en un système de
rivalité : il s'agit de surenchérir sur les dons de l'autre, ce qui explique
ce que Mauss appelle l'« allure agonistique » (le combat) de cette
prestation. L'enjeu du don est ici l'établissement d'une hiérarchie, d'une
supériorité : « donner, c'est manifester sa supériorité », commente ainsi
Mauss. On le voit, le don ici n'est aucunement désintéressé. Il se comprend
comme une prestation, et l'origine économique de cette métaphore est
explicite à cet égard.Mais cette dimension économique n'est pas seule présente dans le « potlatch
» : on ne s'échange en effet pas que des biens d'utilité, puisqu'on
s'échange aussi « des politesses, des festins, des rites, des services
militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes » : ces
constatations amènent Mauss à définir ces dons comme une prestation sociale,
engagés dans un « système de prestations totales ». En effet, une dimension
politique et une dimension sacrée en gouverne le principe, au même titre que
la dimension économique.
On peut distinguer diff�rentes formes d'amour. Le sentiment amoureux qui nous fait aimer une personne pour ses qualit�s morales et son apparence physique n'est pas de m�me nature que l'amour d'une m�re pour son enfant. L'amour du prochain s'�tend � toute l'humanit�. L'amour-propre est l'estime que l'on a pour soi-m�me. L'amour mystique est celui que le croyant �prouve pour Dieu.
Se dit d'une activité qui ne répond pas à un intérêt d'ordre pratique ou pécuniaire. Un geste désintéressé est un geste dont on n'attend rien en retour.
L'idée selon laquelle tout serait écrit, déterminé à l'avance, a conduit à ce que les Anciens ont appelé l'argument paresseux. Cet argument consiste à penser que si tout est décidé à l'avance, il est inutile que je cherche à bien faire, puisqu'il arrivera de toute façon ce qui doit arriver.
Figure de style qui consiste à donner à un mot un sens qu'on ne lui attribue que par une analogie implicite.
Qui remonte à l'origine, qui existe depuis toujours.
Ce qui est, à la fois objet de respect religieux, de quasi-crainte et d'amour.
Pour toute la tradition issue d'Aristote, l'homme est naturellement porté à la vie en société, et c'est cette sociabilité instinctive qui est à l'origine des société. Pour Hobbes, ce n'est pas la nature, mais l'éducation qui rend l'homme propre à la société.
Du grec sustèma, assemblage de parties constituant un corps ou un ensemble. En philosophie, un système est un ensemble d'idées organisées qui se soutiennent mutuellement les unes les autres et qui représentent de façon globale et cohérente la totalité du réel ou de l'histoire.
Collaborateur de Dûrkheim, il fut directeur de l'Institut d'ethnologie de l'Université de Baris. Ses travaux de sociologie sont étroitement liés à ses recherches ethnologiques. Son but fut de saisir « le phénomène social total », qui est la réalité, et auquel sont subordonnés les facteurs ou fonctions physiques ou psychologiques. Pour Mauss, l'anthropologie est « un système d'interprétation rendant simultanément compte des aspects physique, physiologique, psychique et sociologique de toutes les conduites. » L'analyse sociologique « cherche à réduire la complexité concrète pour atteindre des structures plus simples. »