Nous nous interrogeons sur la nature réelle des échanges. Qu'échange-t-on vraiment ? En première analyse il semble que l'on échange avant tout des marchandises. Dans ce cas ce que l'on échange se sont des biens et des services. Pour autant, l'échange est-il réductible à cela ? N'échange-t-on dans les sociétés humaines que des marchandises ? Tout n'est-il que marchandise ? La société moderne tend à nous le faire croire (tout s'achète et se vend sur e-bay), en nous démontrant chaque jour un peu plus que tout à un prix. Mais n'y a-t-il pas de l'inestimable ? À combien un homme pourrait-il estimer son bras par exemple, ou bien sa dignité ? Il y a des choses qui n'ont pas de prix et qui par conséquent ne peuvent être échangé selon les critères de l'échange marchand. Ne faudrait-il alors redéfinir l'échange, il ne se résumerait plus au commerce des biens et des services mais il aurait dans la société humaine un rôle essentiel. C'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu.
c) De la même façon le patrimoine de l'humanité,
son histoire, les reliques de son passés (les momies, les pièces archéologiques
en générales) n'ont que peu de valeur d'usage, ils ne donnent aucun plaisir, ne
rendent aucun service, mais ont une valeur immense pour l'humanité, une valeur
inestimable puisqu'ils la renseignent sur son histoire et lui permettent de se
saisir elle-même dans la rencontre des hommes présents avec les hommes passés.
Respecter la valeur inestimable des reliques archéologiques, c'est au fond
respecter la dignité de nos ancêtres par delà le temps.
Transition : Comment dès lors définir l'échange
dans toute la profondeur de sa signification humaine ?
3 . On échange, nous autres hommes, une
reconnaissance mutuelle qui n'a pas de prix.
a) L'on ne doit pas échanger de l'argent contre la
liberté d'un corps, ou d'un esprit. La distinction ne peut être, ici, que morale
entre les échanges et le commerce. La valeur de ces « produits » d'échange, est
constituée par la liberté de celui qui vous les offre. Comprendre cela c'est
comprendre que tout n'a pas de valeur d'usage, et que certains cadeaux ne
peuvent être compris comme tel qu'une fois prise en compte la dignité de celui
qui vous les fait.
b) La morale nous prescrit de ne point nuire à la
dignité humaine, il en va évidemment ainsi dans le cas qui nous occupe.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
Le verbe vient du latin credere, qui signifie "tenir pour vrai", "faire confiance". La croyance implique donc l'idée d'une absence de connaissance, car il s'agit toujours de "se fier" au témoignage d'autrui.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.