L'essence de la vérité postule l'adéquation de la pensée à l'être. Non seulement le vrai porte l'empreinte du réel, mais surtout l'affirmation d'une réalité que rien ne modifie. Est vrai tout ce qui nécessaire ou irréfutable. Est vrai tout ce qui nous interdit de pouvoir penser ou agir autrement. La vérité donc, en consacrant le réel (l'ordre des choses) le confirme dans sa nécessité indéfectible. Le vrai ressasserait ainsi l'être dans sa nécessité. La vérité n'est ce qu'elle est qu'à la condition de revendiquer un ordre du réel qu'elle s'interdit de contrer et qu'elle ne cherche pas à dépasser. C'est bien le motif de cette impuissance à défier le réel qui constitue le gage de vérité Par essence, la vérité serait-elle alors seulement condamnée à paraphraser la réalité ? Elle serait ainsi une manière de lire l'impuissance humaine confrontée au réel. La vérité ne serait donc pas par essence une interprétation en plus du réel (une façon intelligible de s'y rapporter) mais une lecture en moins de nos propres capacités. Plus le recours que nous ferons à celles-ci se fera dans un registre étroit, plus elles seront aisément vérifiables. Voyez, par exemple, comment une chaîne des raisons (catena rationis) à l'oeuvre dans la discursivité mathématique, sert le plus souvent de modèle à la vérité. En revanche, moins un discours ou une pensée se déploie more geometrico, davantage prend-il de liberté vis-à-vis de lui-même, et davantage est-il douteux. Est-il donc de l'essence de la vérité de ne jamais pouvoir inventer et toujours de répéter le nécessaire ?
Expression latine signifiant à la façon des géomètres.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Poser une affirmation comme vraie au départ d'une démonstration.
Acte par lequel un avocat reçoit un mandat de son client pour le représenter et l'assister dans un procès.
Objet remis à une personne en garantie du paiement d'une dette. C'est également le droit pour le créancier de se faire payer par préférence aux autres créanciers, sur la vente de l'objet qui lui a été remis en gage par le débiteur.