L’État, tout comme la morale s’occupe de ce qui doit être ; mais à la différence de celle-ci, l’État est bien obligé de composer avec l’état de chose existant. La morale, elle, est totalement indépendante des faits : un crime peut bien être commis mille fois, il n’en est pas plus moral. La morale peut donc s’affranchir de façon plus radicale de la réalité contingente. L’État, lui, doit rester réaliste : tenir compte de la situation actuelle, mais aussi de ce qui est réalisable, en vertu des mœurs de la population par exemple. L’État doit donc gouverner le pays en ajustant ses moyens à des fins, tandis que d’un point de vu moral, les moyens doivent être tout aussi moraux que les fins. Il semblerait donc que l’État ait une autre fonction et un autre objectif que celui de la morale. Néanmoins, ce dernier ne saurait s’affranchir de la morale étant entendu qu’il ne saurait exercer dans un domaine amoral où le bien et le mal n’ont plus de consistance : les actions de l’État peuvent toujours être jugées moralement. Dès lors, l’État peut-il avoir une dérogation particulière qui lui donnerait le droit d’être immoral ? La loi positive peut-elle s’affranchir de la loi morale ?
Nombreuses sont les possibilités de décalage entre l'État et la société. Qui doit détenir la primauté ? Qui doit trancher ?
achiavel: Il n'est pas bien nécessaire qu'un prince les [bonnes qualités] possède toutes, mais il l'est nécessaire qu'il paraisse les avoir. J'ose même dire que s'il les avait effectivement, et s'il les montrait toujours dans sa conduite, elles pourraient lui nuire, au lieu qu'il lui est toujours utile d'en avoir l'apparence. Il lui est toujours bon, par exemple, de paraître clément, fidèle, humain, religieux, sincère ; il l'est même d'être tout cela en réalité : mais il faut en même temps qu'il soit assez maître de lui pour pouvoir en savoir au besoin montrer les qualités opposées.On doit bien comprendre qu'il n'est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d'observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu'il est souvent obligé, pour maintenir l'État, d'agir contre l'humanité, contre la charité, contre la religion même. Il faut donc qu'il ait l'esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de la fortune le commandent : il faut que [...] il ne s'écarte pas à la voie du bien, mais qu'au besoin il sache entrer dans celle du mal.Il doit aussi prendre grand soin de ne pas laisser échapper une seule parole qui ne respire les cinq qualités que je viens de nommer ; en sorte qu'à le voir et à l'entendre on le croie tout plein de douceur, de sincérité, d'humanité, d'honneur, et principalement de religion [.
Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.
Pour le christianisme, la charité est, avec la foi et l'espérance, l'une des trois vertus théologales. Elles sont appelées ainsi parce qu'elles ont Dieu lui-même pour objet (au contraire d'autres vertus qui visent les hommes) et sont donc les plus importante pour le salut.
Au sens large, manquement très grave à la morale ou à la loi.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
En philosophie politique, le mot prince ne désigne pas toujours une personne particulière qui est à la tête d'un Etat de type monarchique. Plus généralement, par exemple chez Machiavel, ce mot est synonyme de pouvoir politique suprême, qu'il s'incarne en une personne, en une assemblée de personnes, ou bien qu'il soit représenté par le peuple.
RELIGION REVELEE: Se dit des religions telles que le christianisme, le judaïsme et l'Islam, qui croient que la parole de Dieu a été révélée aux hommes par des intermédiaires et est consignées dans les livres sacrés.
La vertu est la force morale de la volonté d'un homme dans l'accomplissement de son devoir, lequel est une coercition morale exercée par sa propre raison législatrice.