• Le libellé du sujet ne nous invite en aucun cas à produire une dissertation sur les critères de vérité. • Se demander quelles peuvent être les diverses acceptions du terme « évidence «; les diverses appréhensions de « l'évidence «. • Article « évidence « du Vocabulaire de la philosophie de Lalande. « Une proposition est évidente si tout homme qui en a la signification présente à l'esprit, et qui se pose expressément la question de savoir si elle est vraie ou fausse, ne peut aucunement douter de sa vérité. « « II est nécessaire de mentionner non seulement que la proposition est comprise, mais que la question de savoir si elle est vraie est posée; car il est certain que l'esprit, de quelque manière qu'on explique cette abstention, peut éviter indéfiniment de formuler en termes exprès cette alternative, et par là se refuser à l'évidence. « « Il ne suffirait pas de dire qu'une proposition est évidente si un homme qui la pense ne peut douter qu'elle soit vraie; car cette impossibilité de douter peut être particulière à son état mental (aliénation, passion, préjugé, éducation, etc.); et le langage usuel distingue avec raison ce qui paraît évident (à un individu) et ce qui l'est effectivement (pour tout esprit). « • Consulter certains travaux de Bachelard. Cf. le texte suivant : « Parfois nous nous émerveillons devant un objet élu ; nous accumulons les hypothèses et les rêveries; nous formons ainsi des convictions qui ont l'apparence d'un savoir. Mais la source initiale est impure : l'évidence première n'est pas une vérité fondamentale... « • Voir Descartes (notamment la première et la quatrième Méditation métaphysique).
Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.