Si le bonheur est le but de l'homme et si le devoir est une obligation, ne peut-on être heureux en faisant son devoir ? N'entre-t-il pas dans le devoir d'être heureux (Épicure) ? Ou le devoir, envisagé comme contrainte, empêche-t-il d'être heureux ? Moralement, devoir et bonheur sont-ils incompatibles ? Si le devoir est un choix (reposant sur la liberté), est-ce que ce choix implique le renoncement au bonheur ? L'obligation par principe ne suppose-t-elle pas l'impossibilité de se laisser aller au bonheur qui se présente de manière contingente ? Le devoir n'est-il que pure contrainte ? S'il est choix, il est aussi adhésion à un choix, donc pas aussi antinomique qu'il n'y paraît avec le bonheur. Il peut exister aussi un plaisir de faire son devoir, voire le bonheur du devoir accompli. Le bonheur est-il forcément incompatible avec la modération, la réflexion dans ses choix ? N'existe-t-il pas un bonheur relevant de la raison, de la morale ? Kant refuse tout sentiment dans la définition du devoir, tout plaisir ou satisfaction à avoir face au devoir bien fait, car ensuite on pourrait faire son devoir pour retrouver cette sensation de joie. Pour lui, devoir et bonheur ne peuvent être en rapport, mais exister indépendamment.
b) Loin d'exclure totalement le bonheur, la raison pratique doit lui faire sa part, car le malheur ou la misère constituent autant de tentations d'enfreindre son devoir ; assurer son propre bonheur devient ainsi un devoir indirect. Certes, le bonheur n'est pas encore une fin, il reste le moyen légitime d'écarter les obstacles à la moralité.c) La morale ne vise donc pas à nous apprendre à être heureux, mais à nous rendre dignes du bonheur par la pratique de la vertu envisagée comme obéissance à la loi. Le morale est centrée sur le mérite, non point sur le bonheur ; mais ce dernier demeure, à titre d'objet de notre espérance.
Le bonheur chez Kant.
« Pour l'idée
du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état
présent et dans toute ma condition future, est nécessaire. Or il
est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps
si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de
ce qu'il veut ici véritablement. Veut-il la richesse ? Que de
soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer
sur sa tête ! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ?
Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus
pénétrant pour lui représenter d'une manière d'autant plus
terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa
vue et qui sont pourtant inévitables, ou bien que charger de
plus de besoins encore ses désirs qu'il a déjà bien assez de
peine à satisfaire.
Qui ne comporte aucune restriction ou r�serve, qui est valable pour tous et en tous temps. S'oppose � relatif. Ce qui est absolu n'est pas consid�r� comme un rapport � autre chose.
Etat de satisfaction parfaite, de contentement du corps, du cœur et de l'esprit.
Idée abstraite et générale construite par l'esprit. Soit une classe d'objets, de phénomènes. De ces objets, de ces phénomènes, l'esprit abstrait des propriétés communes. Le concepts permet de donner une définition ayant la même extension que cette classe. Le concept de chaise contient tous les éléments communs à l'ensemble des chaises.
Ce qui est soumis à la causalité et n'a aucune marge de liberté et d'indépendance.
Qui est naturellement juste, fondé. "Légitime" a un sens plus général que "légal", il peut donc être légitime de s'opposer à ce qui est légal, comme la morale peut s'opposer à la politique.
Plaisir résultant de l'accomplissement d'une chose que l'on souhaitait, que l'on attendait ou que l'on désirait.
La vertu est la force morale de la volonté d'un homme dans l'accomplissement de son devoir, lequel est une coercition morale exercée par sa propre raison législatrice.