Victor Hugo, dans "La légende des siècles", écrivait: "L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn". Or, Caïn, c'est vous, c'est moi, c'est nous. Et, ce regard inquisiteur est au-delà du voir, bien plus il nous donne à voir notre honte, notre nullité; ou à l'inverse, notre magnanimité, notre excellence. Il est le lien de l'autre à moi. Par lui, j'ai affaire directement à l'altérité.
Alors, faut-il craindre le regard des autres? S'il y a largement de quoi donner un sens psychologique à ce sujet le nourrir de nos expériences quotidiennes, il prend un sens philosophique quand on s'avise que par le regard, c'est l'être même du sujet que je suis, c'est ma subjectivité qui perd quelque chose de sa certitude. Que suis-je pour l'autre? Un être doué des mêmes attributs? Un objet? Doit-on craindre de voir toutes les défenses que l'on se construit péniblement céder sous cette subite intrusion de l'autre au plus intime de soi-même? Peut-on affirmer de droit que le regard d’autrui doit être, de manière impérative et catégorique, craint, c’est-à-dire doit être tenu à distance par une peur presque imaginaire d’un risque fatal ? La relation à autrui, en tant que le regard est le geste inaugurant toute communication par delà le discours, s’instaure-t-elle dans une peur primitive de l’autre ? Peut-on considérer autrui que comme un juge dont le seul regard va délivrer la sentence ? Ou est-ce encore trop réducteur pour définir essentiellement la relation qui lie l’autre à soi ? C’est donc bien la relation, dans son geste inaugurale, aux autres qui est ici mise à la question.
Ce sujet concentre en lui toute la problématique du difficile rapport du "moi" aux autres. Que sont les autres pour moi? A quel titre existent-ils pour moi, et à quel titre existé-je pour eux?
L'autre, pour moi, ce
n'est pas « les autres », mais cet être unique dont je dois pas avoir peur du
regard. C'est le « tu » qui me requiert et exige que je lui réponde et dont, par
conséquent, la responsabilité m'incombe, ou encore qui m'oblige.
Conclusion
® Il faut, plutôt de craindre le regard
des autres, décider de l'affronter, ce qui revient à se battre pour la
reconnaissance de sa propre conscience comprise comme individualité.
® Mais la relation à autrui est tout à
fait particulière et complexe : autrui est à la fois celui dont le regard me
réifie tout en restant cet autre qui me constitue tout entier.
® On ne saurait donc résumer la
relation de soi à autrui par le simple conflit opérant par la crainte du regard
de l'autre, au contraire : en tant qu'autrui constitue l'épaisseur et la
richesse de mon monde - qui est aussi le sien - je lui dois, selon la formule
d'un « tu » universel, le seul sentiment moral qui vaille, à savoir le respect.
CITATIONS : « Ma chute originelle c'est l'existence de l'autre. » Sartre, L'Être et le Néant, 1943. Garcin : « Pas besoin de gril, l'enfer, c'est les Autres. » Sartre, Huis clos, 1944. « La pitié est une espèce de tristesse mêlée d'amour ou de bonne volonté envers ceux à qui nous voyons souffrir quelque mal duquel nous les estimons indignes.
On peut distinguer diff�rentes formes d'amour. Le sentiment amoureux qui nous fait aimer une personne pour ses qualit�s morales et son apparence physique n'est pas de m�me nature que l'amour d'une m�re pour son enfant. L'amour du prochain s'�tend � toute l'humanit�. L'amour-propre est l'estime que l'on a pour soi-m�me. L'amour mystique est celui que le croyant �prouve pour Dieu.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
Chez Kant, détermination de la volonté à accomplir un devoir de manière inconditionnelle. Par exemple, je ne vole pas, non parce que je crains d'être pris, mais par devoir ou par honnêteté.
La connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi. C'est elle qui fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure. CONSCIENCE MORALE: Jugement pratique par lequel le sujet distingue le bien et le mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui. CONSCIENCE PSYCHOLOGIQUE : Aperception immédiate par le sujet de ce qui se passe en lui ou en dehors de lui.
Caractère de celui qui doit répondre devant sa conscience ou devant Dieu de ses actes et de ses pensées.
Attitude d'une personne qui juge, pense ou apprécie en fonction de sa conscience, de ses opinions et ses goûts. En philosophie, on parle de subjectivisme pour définir un système de pensée qui accorde une place prépondérante au sujet pensant.
Au sens large, ensemble des forces psychiques portant à l'action. Inclinations, désirs, passions relèvent de la volonté ainsi entendue. C'est la détermination arrêtée d'accomplir une certaine action. VOLONTE DE PUISSANCE: Cette notion n'a, dans la philosophie de Nietzsche, aucune connotation militaire, belliqueuse. Celui qui est puissant est celui qui a le courage et la force de réaliser ce que la vie lui demande de réaliser. VOLONTE GENERALE: Selon Rousseau, elle ne peut pas s'identifier seulement à la majorité. La volonté générale est unanime. Elle exprime en sa totalité l'esprit d'une communauté.
Sanction prononcée par le juge consistant à faire disparaître rétroactivement l'acte juridique incriminé. Elle peut être relative lorsqu'elle sanctionne une règle destinée à protéger une partie à l'acte. Elle peut être absolue lorsque les conditions légales essentielles concernant l'ordre public, l'intérêt général ou les bonnes moeurs ne sont pas
respectées.
Acte par lequel un avocat reçoit un mandat de son client pour le représenter et l'assister dans un procès.