L'idée peut être
définie comme souvenir de sensation.
L'idée comme moyen d'action
Les idées ont une fonction pratique, ce ne sont
pas de simples jeux de l'esprit ou des souvenirs sans but. On retient les idées
pour leur fonction pratique, elles ont leur fin dans l'action. Les mathématiques
par exemple se révèlent être un formidable moyen d'action sur la matière. Les
idées peuvent donc être définies avec Bergson comme des centres virtuels
d'action.
II : L'idée et la pensée
L'idée comme rupture avec la pensée courante
Platon distingue nettement les idées et la pensée. La pensée est l'ensemble des
sensations, perceptions, croyances que nous brassons dans notre vie mentale. La
pensée court entre ces modes de représentation mentales soumis aux rapports de
force des passions et du pouvoir et elle ne peut former que des « opinions »,
c'est à dire des croyances qui ne se rapportent pas au réel. L'idée quant à
elle, a une existence autonome, elle n'est pas un simple segment de la pensée
subjective, elle est au delà de la vie mentale. Contrairement aux opinions qui
masquent la réalité, l'idée est la réalité elle même en tant qu'elle est une, la
même pour tous et autonome.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.