Si, dans la nature, l'esprit paraît séparé de lui-même, et semble ne pouvoir parvenir à se poser à titre de totalité, ne peut-on attribuer cet échec apparent à l'insuffisance de notre connaissance, à la limitation de notre point de vue? Certains voient en effet dans l'ordre de la nature le signe de l'esprit qui la gouvernerait entièrement, déclarent que l'existence du monde est issue de l'esprit, soutiennent enfin que l'esprit est réalité suprême, unique, infinie. Ainsi, la pensée s'élève à Dieu, affirme que les valeurs que pose l'esprit sont fondées dans l'être. Mais Dieu ne saurait, à strictement parler, être prouvé. Seule est donnée la nature, où l'esprit doit lutter, peut craindre des défaites. Par la croyance en Dieu, l'esprit prétend qu'il parviendra un jour à se rejoindre lui-même, et qu'il sera totalité. Mais il sort ainsi du monde donné, Il suppose un autre monde. Dieu est objet de foi, et non de connaissance.
Mais pour eux il ne faut pas distinguer Dieu du monde. Pour eux, c'est blasphémer que de croire à un Dieu créateur, car Dieu est infini, il n'a pas pu créer un monde extérieur à lui puisque par définition on ne peut rien ajouter à l'infini. Si Dieu avait créé quelque chose à l'extérieur de lui-même, il n'aurait pas été lui-même la Totalité, l'absolue infinité. L'univers est donc en Dieu, non hors de lui : Dieu est immanent à l'Univers. Tel est le panthéisme de Spinoza. Les êtres finis ne sont pas les créatures de Dieu, mais des parties de Dieu, des «modes finis de la substance infinie «. Dieu ou la Nature (Deus sive Natura) c'est la substance infinie qui a une infinité. d'attributs dont nous ne connaissons que deux : l'Étendue et la Pensée. Dieu c'est-à-dire la nature. Deus sive natura.
Le verbe vient du latin credere, qui signifie "tenir pour vrai", "faire confiance". La croyance implique donc l'idée d'une absence de connaissance, car il s'agit toujours de "se fier" au témoignage d'autrui.
Pour Kant, elle peut désigner l'opinion ("croyance qui a conscience d'être insuffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement"), la foi ("si la croyance n'est que subjectivement suffisante, et si elle est en même temps tenue pour objectivement insuffisante, elle s'appelle foi"), et la science ("croyance suffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement").
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Eléments du langage qui associent d'une façon conventionnelle une suite de sons et un concept.
Réalité permanente dans les choses qui changent, existant par elle-même.
Le mot dérive du latin universus, qui signifie "tout entier". Lorsqu'il désigne les planètes, les étoiles, les galaxies, l'étendue cosmique, il prend une majuscule. Il s'agit de bien distinguer ce sens astronomique du sens usuel. Parler d'une vérité "universelle" ne signifie pas que l'on se réfère à l'infini cosmique. Universel, en ce sens, désigne ce qui est vrai pour toute l'humanité.