Il arrive que la vérité blesse et que l'illusion enchante. Faut-il dès lors penser que c'est illusion et non le savoir qui rend heureux ?
Il suit de là que les impératifs de la prudence, à parler exactement, ne peuvent commander en rien, c'est-à-dire représenter des actions d'une manière objective comme pratiquement nécessaires, qu'il faut les tenir plutôt pour des conseils (consilia) que pour des commandements (proecepta) de la raison ; le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble ; il n'y a donc pas à cet égard d'impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux, parce que le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques, dont on attendrait vainement qu'ils puissent déterminer une action par laquelle serait atteinte la totalité d'une série de conséquences en réalité infinie... «
III. Le combat contre les illusions et le savoir comme condition de la conception du bonheur réel
Il faut alors chercher une solution à cette indétermination du concept de bonheur, et une des solutions peut consister en un effort de connaissance adéquate du réel comme servant de base à la recherche de la vie heureuse, même dans ses aspects les plus sombres. Le bonheur est alors solidement conçu en parfaite adéquation avec le monde, tout risque de désillusion est supprimé. Il s'agit de modifier son rapport au monde plutôt que la construction mentale de celui-ci, de manière à être à la fois dans un rapport de vérité avec lui, et dans un rapport de construction pleinement consciente avec le bonheur. Marc Aurèle, Pensées « Ils se cherchent des retraites, chaumières rustiques, rivages des mers, montagnes : toi aussi, tu te livres d'habitude à un vif désir de pareils biens. Or, c'est là le fait d'un homme ignorant et inhabile, puisqu'il t'est permis, à l'heure que tu veux, de te retirer dans toi-même. Nulle part l'homme n'a de retraite plus tranquille, moins troublée par les affaires, que celle qu'il trouve dans son âme, particulièrement si l'on a en soi-même de ces choses dont la contemplation suffit pour nous faire jouir à l'instant du calme parfait, lequel n'est pas autre, à mon sens, qu'une parfaite ordonnance de notre âme. Donne-toi donc sans cesse cette retraite, et, là, redeviens toi-même. Trouve-toi de ces maximes courtes, fondamentales, qui, au premier abord, suffiront à rendre la sérénité à ton âme et à te renvoyer en état de supporter avec résignation tout ce monde où tu feras retour.
1) Seul le savoir rend heureux.
2) Le savoir qui rend heureux peut n'être qu'une illusion de savoir.
3) Comment l'illusion peut-elle encore rendre heureux ?
Etat de satisfaction parfaite, de contentement du corps, du cœur et de l'esprit.
Idée abstraite et générale construite par l'esprit. Soit une classe d'objets, de phénomènes. De ces objets, de ces phénomènes, l'esprit abstrait des propriétés communes. Le concepts permet de donner une définition ayant la même extension que cette classe. Le concept de chaise contient tous les éléments communs à l'ensemble des chaises.
En philosophie, attitude de l'esprit qui s'absorbe dans son objet ou qui accède à une réalité supérieure.
Il convient de distinguer les illusions des sens et les illusions intellectuelles. Les premières ont une origine physiologique. Les secondes ont pour fondement les désirs et les passions.
Sagesse pratique, à l'origine des autres vertus chez Epicure. Elle permet de gérer harmonieusement les désirs. Pour petre heureux, il faut parfois renoncer à certains plaisirs, comme parfois accepter certaines douleurs.
Décision rendue par le juge qui statue en dehors de tout litige entre les parties sur un point particulier. Elle sert à régler provisoirement une difficulté.