• Définissons, tout d'abord, la notion de plaisir: il désigne, généralement, un état affectif agréable, d'essence soit sensuelle ou sensible (les « plaisirs de la table « ou « de la chair «), soit beaucoup plus générale et globale. Il représente, dans ce dernier cas, un sentiment de satisfaction naissant d'une activité. En ces deux significations, et même lorsque le plaisir exprime une activité supérieure de l'esprit (le « plaisir de la musique «, par exemple) il est nécessaire de le distinguer de la joie, beaucoup plus dynamique (elle représente un état affectif plus essentiel, un passage à une perfection supérieure), mais aussi du bonheur, sentiment de plénitude et de complet repos. Il faut aussi préciser le sens du terme gouverner. Ce verbe vient du latin « gubernare «, tenir le gouvernail (gubernum), diriger un navire, une embarcation. En une signification seconde, un peu archaïque, gouverner quelqu'un, c'est exercer sur cette personne une influence déterminante (par exemple : se laisser « gouverner par sa femme «). Enfin, en un troisième sens, gouverner, c'est exercer le pouvoir politique, diriger les affaires publiques d'un État, posséder le pouvoir exécutif, tel celui d'un chef d'État et des ministres. Bien entendu, gouverner, ce n'est pas régner : le roi règne, mais il ne gouverne pas.
• Il faut noter que l'intitulé du sujet nous laisse extrêmement libres ; on nous interroge pour savoir s'il existe un plaisir particulier quelconque à gouverner, en laissant même entendre qu'il pourrait (éventuellement) ne pas y en avoir. La signification précise du sujet est donc la suivante : existe-t-il quelque état affectif agréable, d'ordre sensuel ou non, dans l'acte d'exercer un pouvoir (politique) et de diriger les affaires publiques d'un État ou d'un ensemble administratif puissant ?
• Ce sujet pose le problème essentiel de la racine de la volonté de gouverner : recherche-t-on du plaisir, de l'argent, la satisfaction d'un besoin de puissance, les intérêts universels d'une nation, etc., etc. A souligner, cependant — comme on le fait, si souvent, de nos jours — les racines psychologiques du pouvoir ainsi que le plaisir qui lui est inhérent, ne risque-t-on pas de dissoudre la problématique du pouvoir dans une myriade d'événements psychologiques et de perdre de vue et la spécificité des problèmes politiques et leur dimension économique ? Tel est le problème qui se pose à nous.
THÈSE Il y a un plaisir profond à gouverner
ANTITHÈSE L'acte de gouverner s'oppose au plaisir En effet, comment analyser un acte politique complexe ?
SYNTHÈSE L'unité de l'acte et du plaisir
Etat de satisfaction parfaite, de contentement du corps, du cœur et de l'esprit.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
La notion de personne est la notion d'un être raisonnable, autonome et irremplaçable qui n'obéit à d'autre loi que celle qu'il institue.
Plaisir résultant de l'accomplissement d'une chose que l'on souhaitait, que l'on attendait ou que l'on désirait.
Le monde sensible est le monde tel que nous le percevons à travers nos sens, par opposition au monde intelligible, qui est saisi par l'intelligence.
Eléments du langage qui associent d'une façon conventionnelle une suite de sons et un concept.
Au sens large, ensemble des forces psychiques portant à l'action. Inclinations, désirs, passions relèvent de la volonté ainsi entendue. C'est la détermination arrêtée d'accomplir une certaine action. VOLONTE DE PUISSANCE: Cette notion n'a, dans la philosophie de Nietzsche, aucune connotation militaire, belliqueuse. Celui qui est puissant est celui qui a le courage et la force de réaliser ce que la vie lui demande de réaliser. VOLONTE GENERALE: Selon Rousseau, elle ne peut pas s'identifier seulement à la majorité. La volonté générale est unanime. Elle exprime en sa totalité l'esprit d'une communauté.