Toute chose se fait connaitre premièrement par la sensation. Cependant, nous ne connaissons réellement que par une définition, formée par des mots. Aussi, en toute logique, nous pourrions penser que toute chose ne se connaît parfaitement que par les mots. Mais ces mots ne sont pas les choses elles-mêmes. Alors connaitre les mots, est-ce connaitre les choses ? Définir une chose qui se fait premièrement connaître par la sensation, n'est ce pas nous en détacher complètement ? Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Les mots ne devraient pas nous éloigner des choses, puisque le mot est un signe, et que sa fonction est de signaler la chose qu'il signifie. Les mots nous indiquent ce dont ils sont les signes. Mais n'y a-t-il pas un effet pervers des mots, qui nous habitue à un sens habituel, un usage courant et général, qui nous éloigne de la vérité singulière des choses ? En ce sens, on peut dire que les mots nous éloignent des choses. (cf. Bergson) Toutefois, une chose n'est-elle pas pour nous un mot ? Sans le langage, saurions-nous connaître les choses ? Non sans doute. Le monde ne se découvre à l'homme que dans la mesure où il peut le désigner par des mots.
I) Les mots disent et nous rapprochent des choses.
II) Pourtant les mots nous éloignent de l'essence des choses.
III) Lelangage poétique comme perception intime des choses.
Eléments du langage qui associent d'une façon conventionnelle une suite de sons et un concept.