La folie s'oppose à la raison par le caractère incohérent de ses délires. Pourtant, on peut y déceler une cohérence, dans la mesure où la maladie est souvent une réponse à un environnement humain hostile, comme l'ont montré les psychologues.
La logique est la science des inférences valides. L'objet de la logique est donc de dégager des lois qui autorisent des procédures, et de les expliciter et formuler. Aristote fut le premier à en tenter une explicitation. Le terme dérive directement du grec logos qui signifie à la fois discours, raison et calcul. La réflexion d'Aristote est un prolongement sur les interrogations et les recherches sur l'argumentation dans le discours. Sa logique a donc but de prime abord d'apprendre à bien raisonner. Plus généralement, on appelle logique toute pensée ou discours qui est cohérent. Or l'insensé est ce qui est privé( in) de sens, de signification. De prime abord, on peut dire que ce qui n'a pas de sens n'en a pas en vertu du fait qu'il ne répond à aucune logique. Mais cependant l'insensé n'est-il pas insensé juste parce que sa logique est différente de la notre ? Ne s'agit-il pas d'accueillir ce qui nous semble illogique et sans sens pour essayer de le comprendre ?
C'est pour cela que
certains ont prêché pour l'illogisme et l'insensé. Il est vrai que dans un monde
où tout se doit d'être rationnel, la liberté semblait pouvoir se trouver dans la
destruction de la logique.
C'est pour cela que les surréalismes ont inventé
nombre de techniques telles que l'écriture automatique ou le « cadavre exquis ».
Il s'agissait de laisser aller son esprit sans y réfléchir et en évitant toute
intervention de la raison et de la logique. Cependant, cela ne veut pas dire
qu'il n'y ait pas de sens.
Il faut bien voir que le sens est subjectif.
Chacun peut voir du sens où l'autre n'y verra rien. L'art en est l'exemple le
plus flagrant.
De plus, pour Nietzsche, c'est de l'illogisme
que naît la logique, mais aussi le sens. « D'où la logique est-elle née dans la
tête des hommes ?
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le mot a un double sens. Est insensé ce qui défie les lois de la raison scientifique. Est également insensé ce qui défie les lois de la raison morale. Dans les deux cas, sens et non-sens renvoient à un même tribunal: la conscience de l'homme.
La vertu est la force morale de la volonté d'un homme dans l'accomplissement de son devoir, lequel est une coercition morale exercée par sa propre raison législatrice.