-Le sujet ne demande pas s’il arrive qu’on soit moral par intérêt, mais si l’intérêt n’est pas justement l’unique raison d’être de la morale.
-La formulation du sujet est quelque peu provocatrice, car intuitivement, on a tendance à opposer la morale à l’intérêt, comme on opposerait l’altruisme à l’égoïsme. Il est courant de considérer que ce qui est moral est désintéressé, et que ce qui est intéressé est immoral.
-Aussi, si l’on n’était moral que par intérêt, ce serait alors comme si la morale n’existait pas.
-On constate pourtant des actes moraux désintéressés. Pour en rendre compte par l’intérêt, il serait nécessaire d’effectuer un détour par lequel on débusquerait des intérêts cachés : cela semble une complication inutile.
-A contrario¸ si l’on n’était pas moral par intérêt, il faudrait cependant rendre compte de cette morale : comment expliquer qu’un agent rationnel sacrifie son bonheur à la morale ?
-Il faudrait alors également rendre compte du fait que tous les hommes n’ont pas la même morale : s’ils n’ont pas la même, n’est-ce pas parce que tous n’y trouvent pas leur compte de la même façon, c’est-à-dire justement parce que c’est l’intérêt individuel qui en décide ?
Problématisation :
La question posée par le sujet est source d’interrogations, car il existe comme une opposition de nature entre la morale et l’intérêt. Répondre par l’affirmative consisterait à nier la valeur de la morale, dont la prégnance est pourtant toujours sensible. Décider qu’il faille en conséquence donner une réponse négative, c’est cependant soulever de nouveaux problèmes, car l’intérêt a l’avantage de rendre compte des comportements humains selon des schémas qui font l’économie de nombreux postulats problématiques. Ne faudrait-il pas alors affiner notre représentation de l’intérêt pour ne pas tomber dans une négation absurde de l’évidence morale ?
Ce qui n'a pas de sens (ni signification, ni direction), qui est aveugle, sans but.
Terme cr�� par Comte pour d�signer l'amour d'autrui par opposition � l'�go�sme.
Etat de satisfaction parfaite, de contentement du corps, du cœur et de l'esprit.
Le monde sensible est le monde tel que nous le percevons à travers nos sens, par opposition au monde intelligible, qui est saisi par l'intelligence.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.