- « Nature « : Entendue ici dans son sens général, opposée à la technique, elle renvoie à l’ensemble du règne minéral, végétal et animal, considéré comme un tout soumis à des lois. - « La nature ne fait rien en vain « : l'expression "la nature ne fait rien en vain" est d'Aristote. On retrouve plusieurs fois chez lui cette idée, cf. La Génération des animaux, II, 5 ou Le traité de l'âme, III, 12. Dans son sens le plus général, cela signifie que la nature n'agit jamais gratuitement, qu'elle obéit toujours à un but, autrement dit, qu'il y a une sorte de finalisme. - « Peut-on « : Pose la question de savoir si c'est légitime, mais surtout, si c'est possible. Au vu de notre expérience de la nature et des connaissances que nous avons à son sujet, est-il possible de soutenir cette affirmation "la nature ne fait rien en vain"?
Construction de la problématique :
Le sujet reprend une idée d'Aristote, énoncée à partir de ses observations sur la nature, pour l'examiner et vérifier son bien-fondé. Lorsque l'on observe naïvement la nature, il semble que tout est organisé, que les êtres se répondent, et que l'équilibre apparemment parfait des éléments entre eux vient d'une sorte de plan préalable. C'est ce que souligne cette expression "la nature ne fait rien en vain". Tout semble obéir à un ordre, à une raison. C'est cette apparence d'ordre, dû à une intention de la nature qui est ici remis en cause. Se pose donc la question de savoir s'il y a une intention de la nature, ou si l'équilibre, l'ordre et la perfection des arrangements naturels et dû au hasard.
La raison cherche des causes pour ce qu'elle ne comprend
pas, mais cela se fait que de façon analogique. En toute rigueur, il y a un
caractère irréductible de l'organisation à toute forme de causalité connue de
nous. « Les êtres organisés st donc les seuls dans la nature qui, lorsqu'on les
considère pour eux-mêmes et sans rapport avec d'autres choses, doivent ê pensés
comme possibles seulement en tant que fins de la nature. ». Ce sont des fins de
la nature, car ils se rapportent à eux-mêmes à la fois comme cause et comme
effet. Le vivant est cause de lui-même (cf. la reproduction), et en même temps
effet de lui-même (cf. issu de la reproduction)
III/ Comme si... :
Le postulat d'objectivité est le
postulat même de la science : il est interdit de supposer des fins à la nature,
ou de se poser la question des fins. Il n'est donc pas possible de dire "la
nature ne fait rien en vain", car cela est non scientifique. Mais il est
toutefois nécessaire de reconnaître le caractère téléologique du vivant, car
même si la science tente d'étudier celui-ci comme une chose, il ne s'y réduit
pas.
Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.
Principe selon lequel tous les événements ont une cause.
Doctrine selon laquelle le monde obéit à un but plus ou moins caché. Le finalisme conduit à expliquer les phénomènes du monde matériel ou moral par l'intervention d'un esprit créateur ou providentiel.
Qui ne peut pas être réduit ou supprimé.
Caractère d'une réalité qui peut être attestée par l'expérience, qui est la même pour tous.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Du latin postulare, demander. Proposition indémontrable que le scientifique demande qu'on lui accorde pour fonder sa construction théorique.
Du grec "tecknè", "art, métier". Procédés de travail ou de production qui supposent un savoir-faire. La technique désigne aussi les applications de la science proprement dite.