Pour le sens commun, il y a donc fait toutes les fois que l'on est en présence d'une certitude soit expérimentale, soit rationnelle. Un fait, c'est une « chose certaine « (Larousse). - B - Analyse en compréhension. En effet, ce qui domine dans l'idée du fait tel que le conçoit le sens commun, c'est l'impression d'une vérité objective. Aucun homme de bonne foi ne peut refuser de s'incliner devant les faits. On dit encore : « Les faits sont là «, pour affirmer des réalités indiscutables. Dans le même sens, on oppose le fait au droit, comme ce qui est réellement à ce qui devrait être, mais n'est pas ; par exemple, les hommes sont égaux en droit ; en fait, ils ne le sont pas. De même encore le fait s'oppose à la théorie, comme les réalités de l'expérience s'opposent aux constructions de l'esprit : « Théoriquement le train arrive à midi ; en fait il a toujours quelques minutes de retard. « On voit donc que la notion de fait implique d'une part l'idée de vérité objective, d'autre part l'idée de réalité expérimentale. Pour le sens commun, en effet, il n'y a de vérité objective que fondée sur l'expérience.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
L'expression doit être prise comme synonyme de bon sens, cad la manière de raisonner qui est commune à tous les hommes.